Les bonus, existant déjà depuis de nombreuses années, ont été mis sur la scène au commencement de la crise financière. A cette époque et maintenant encore, la critique et la polémique ont bon train. Les traders ont donc pris l'image stéréotypée du financier s'enrichissant sur le dos des travailleurs. D'abord accusés de détruire l'économie par des méthodes de trading favorisant la prise de risque, on s'aperçoit rapidement qu'ils sont même très bien payés pour cette tâche.
Les bonus, qu'est ce donc ?
Les bonus sont des rémunérations variables additionnelles liées aux performances du trader. Ils s'expriment en pourcentage de performance. Néanmoins, assez peu d'informations sur le calcul de ces bonus sont révélées par les établissements bancaires. A l'opposé de la France, les pays anglo-saxons sont les rois du bonus, ainsi si Bnp(plus grande banque française) provisionne 2 milliards pour ses traders, Goldman Sachs en prépare 17. Chez Goldman Sachs la rémunération moyenne des employées est de 750 000$ en 2009.
Les régulations en Europe
Au lendemain de la crise, Nicolas Sarkozy est monté au créneau pour réformer les incroyables rémunérations, cela n'a pas fait l'unanimité. Bien évidemment, les américains n'ont pas spécialement accrochés aux propositions européennes de taxation des bonus. En effet, les bonus sont désormais taxés à hauteur de 50% dans l'hexagone et en Grande Bretagne. Ce qui par ailleurs, selon les estimations apporterait un gain de 360 millions d'euros à l'État français. Les banquiers ayant vu le coup venir ont sensiblement baissé les rémunérations variables et augmenté les rémunérations fixes(salaires) en compensation.
Autrement, les textes prévoient également un étalement dans le temps des bonus. Ainsi, les traders toucheraient leur dû après 2 ou 3 ans. Ainsi cela contrait les opérateurs à viser des performances de long terme et non les allers retours risqués en fin d'année pour faire grimper le bonus.
Le réveil des États-Unis
Jusqu'à présent les autorités américaines n'ont pas fait grand chose pour limiter les rémunérations de leurs traders. Cependant, à l'aube du moi d'avril, sept instances ont manifesté leur désir de vouloir contenir la prise de risque du secteur bancaire. Parmi celle ci, on compte la Securities & Exchange Commission, la réserve fédérale ou bien encore Federal Deposit Insurance Corp. Ainsi réunies, celles ci ont soumis à consultation une nouvelle règle visant à interdire la rémunération variable sur des fortes prises de risques.
Néanmoins, loin de là l'idée de taxer les bonus, il n'en est pas question. Actuellement, la mesure phare consisterait à différer au moins 50% des rémunérations variables dans le temps. Et selon eux: « la somme versée à terme de la période devra refléter les pertes et autres aspects de performance sur le long terme ».
En conclusion, un premier pas franchi par les États-Unis en matière de régulation financière. Les bonus symbolisent dans nos sociétés, d'une part un rêve pour les étudiants en finance et d'autre part la disgrâce des banquiers face aux populations. Mais ce qu'ils représentent réellement c'est une force sur les actions des opérateurs de marché, leur modification implique un changement dans le comportement des traders et c'est sur ce point que les états cherchent à mettre le doigt.