
Dans le contexte macroéconomique complexe, le gouvernement français tarde à s’engager dans une politique économique claire. Cet attentisme coute cher au corps exécutif du pouvoir, en effet pour le mois d’aout, Jean Marc Ayrault perd 9 points le portant à 46% d’opinions favorables. Le président de la république quant à lui décline de 11 points dans l’opinion des français l’emmenant à 44%.
Un problème de politique intérieure
Les français attendent avant tout des réponses sur les éléments de politiques intérieures à venir, ceci est le rôle de l’actuel premier ministre. Et pour l’instant, le flou demeure clairement. Le premier ministre est face à un dilemme, il doit arbitrer entre rigueur et croissance, et le cas échéant où il choisirait la rigueur, il devrait arbitrer entre hausse d’impôts et baisse de dépenses.
Ce dilemme traine depuis déjà le discours du premier ministre à l’Assemblée Nationale, prônant effort à faire sans rigueur. Ce tir en touche se prolonge encore, notamment sur le budget 2013 qui s’il doit respecter le pacte budgétaire, sera empreint d’une forte austérité. Pour ce qui est de la relance des entreprises, il joue le même tour durant son apparition aux universités d’été du Medef. Ce dernier a produit un discours de politique générale de soutien sans mesures concrètes.
Le gouvernement perpétue le flou sciemment car il n’a pas le choix, la décision de fond s’ordonne plus haut, à l’échelle européenne. En effet, les actions budgétaires du gouvernement sont conditionnées par les choix du président de la république, qui actuellement ne sont pas encore clairement faits.
Mais le cadre européen prime
Aujourd’hui, ce qui est sûr, c’est que le budget 2013, s’il veut respecter un retour à 3% de déficit, impliquera une véritable austérité. Or le président n’a pas été élu sur ce thème, la baisse dans les sondages s’explique principalement par l’attentisme, montrant l’incapacité à imposer clairement une politique de croissance face aux impératifs de cohérence européens.
L’arbitrage est clair, soit le président choisit de ne pas respecter les critères de rigueur européens, d’accroitre ou de ne pas réduire le déficit pour relancer la croissance, soit il abandonne la croissance et propose une réelle austérité d’au moins 33 Milliards d’euros.
Le président vient de faire son discours de rentrée, et visiblement le ton est enfin donné. Cela demeure des boniments de politique générale, mais même s’il reste toujours très nuancé, on décèle un biais de relance par l’offre. En effet, ce dernier a appuyé clairement sur le problème de compétitivité de la France et terminera son discours en confirmant « la dépense sera stabilisée » dans le budget 2013, « il y aura des efforts à faire ».
Durant tout l’été, le gouvernement a enterré la hache de guerre sous l’égide des victoires électorales. Le flou stagnant et l’inaction critiquée de tous bords, faisant chuter les opinions ont forcé le président à donner un cap à sa politique. Même si les discours ne sont pas encore très précis, une trame de fond semble se dégager. François Hollande sait qu’il est totalement aberrant de mener une politique de relance keynésienne conjointement à une politique d’austérité budgétaire. Il semble clair que le gouvernement va tenter de mener simultanément une politique d’austérité de gauche avec une politique de relance de droite. C’est-à-dire, allier une austérité basée sur l’impôt et une relance basée sur l’offre à travers l’amélioration de la compétitivité.