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Les tensions s'apaisent sur les marchés financiers

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Au début de cet hiver, nous pouvions encore nous souvenir du tumulte affiché sur les marchés. La panique engendrée sur les taux interbancaires et obligataires, notamment avec les taux d’emprunt italiens, aurait pu emmener l’Italie dans un scénario à la Grecque. Aujourd’hui, visiblement les marchés se sont sérieusement calmés.

La panique hivernale

Avant même la dégradation de Standard & Poor’s, nous étions surpris par une envolée spectaculaire des taux obligataires de nombreux pays méditerranéens. Les rendements obligataires avaient dépassé les 7% pour les emprunts à 10 ans italiens et les avaient frôlé pour les emprunts espagnols.  De surcroît, la consommation subissait un coup de frein de par une forte reprise haussière du prix du baril. 

Une BCE active mais prudente

Pour contrer les ardeurs des marchés, la banque centrale européenne prévoyait des opérations ponctuelles de rachat de titre de dette. C’est-à-dire, monétiser la dette des Etats en difficulté, ce qui logiquement devrait mécaniquement faire chuter les taux. Mais la détente des taux de ce début d’année ont permis à la banque centrale d’exclure ces mesures qui, comme nous le savons, ne sont pas intéressantes à long terme (création d’une inflation répartie sur l’ensemble de la zone euro). 

Par ailleurs, la BCE n’est pas restée abstentionniste pour autant dans cette crise, au lieu d’agir sur les Etats, elle a préféré agir sur le secteur privé de l’économie dans le but d’assurer un maximum de liquidité sur le marché interbancaire. En effet, même si depuis plus de deux semaines, la banque centrale a totalement cessé ses rachats de titres de dette, il semblerait que les opérations de refinancement à plus long terme aient pris le relai. Ces opérations assurent la liquidité sur le marché interbancaire qui aujourd’hui, est bien moins enclin aux tensions, et permettent aussi d’assurer le financement d’établissements de taille réduite ne s’appuyant pas nécessairement sur le marché interbancaire.

Dans l’ensemble, quoique les cours des produits pétroliers tendent à repartir à la hausse, la situation semble s’être globalement apaisée, évitant un scénario catastrophe pour l’économie de la zone euro. Ainsi grâce aux opérations de refinancement de la BCE, la confiance semble s’être rétablie sur les marchés financiers. 

Les doutes sur le pacte budgétaire pourrait raviver les tensions

Le Mécanisme Européen de Stabilité financière (MES) a pour but de remplacer l’actuel Fond de Stabilité Financière (FESF).  La semaine dernière en France, l’assemblée nationale avait ratifié l’accord européen permettant la création de ce nouveau pare-feu.  Face à cette avancée, le pacte européen de stabilité budgétaire semble prendre du plomb dans l’aile. En effet, l’Irlande menace d’un refus et l’Allemagne campe sur ses positions, c’est à dire contre un accroissement de la capacité du fond actuel. 

Le gouvernement irlandais crée la surprise hier en annonçant que la signature de ce pacte serait placée sous réserve d’un référendum. Et nous avons déjà vu ce que pouvait faire les référendums dès lors qu’il est question d’Européanisation, et notamment dans les cas irlandais (refus du traité de Lisbonne par un même référendum il y a quelques années). Il faut donc par avance s’attendre au pire en ce qui concerne ce pacte. Néanmoins, même si l’Irlande réfute le pacte, ce dernier s’appliquera tout de même aux autres pays signataires, mais cela demeure un fort signe de dissension dans la communauté européenne. 

D’autre part, en ce qui concerne l’Allemagne, il semblerait instamment que la chancelière n’est guère envie d’accroitre le dispositif de pare-feu actuel. Pourtant, il faut dire que les autorités mondiales ne manquent pas d’inciter à un relèvement du plafond de ce fond de sécurité, de 500 à 750 Milliards d’euros. En effet, l’aide supplémentaire du FMI porté à la Grèce ne sera valable que par un élargissement proportionnel du dispositif européen. D’autres pressions sont aussi à prendre en compte comme l’appui potentiel des émergents, qui pourraient très certainement forcer Merkel à accepter cet accord d’ici Mars. 

En conclusion, les marchés financiers européens, principalement grâce aux interventions de la BCE ont réussi à se calmer. Mais, les instabilités politiques encore trop fortement présentes dans la zone euro pourraient miner ces efforts, mettant en péril les capacités de coordination et de soutien dans le cas où la zone euro serait une nouvelle fois mise en proie aux marchés financiers. 

 

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