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Les divergences d'opinion ne cessent pas en Europe

merkel

La crise du secteur bancaire de 2008 fut plutôt bien gérée, on se souvient aisément du soutien apporté aux banques. Celui ci était marqué par l'union des gouvernants nationaux. A ce niveau, la cause était commune et le risque était clairement immédiat. Aujourd'hui, la crise que nous traversons n'est que la résultante des politiques économiques nationales menées la dernière décennie, et dans ce contexte, chacun préfère privilégier ses intérêts personnels.

La Zone euro: un monde bipolaire 

Sans trop simplifier, on pourrait couper la puissance européenne en deux. D'une part, au Nord (Allemagne, Pays bas, Scandinavie,...) les pays aux profils très libéraux et basant leur économie principalement sur l'exportation. Bien sûr, ce sont ces pays que bien souvent nous voyons qualifiés de « vertueux » dans la presse. Sur l'autre rive, nous avons les pays méditerranéens, c'est à dire la France, l'Italie, la Grèce, l'Espagne et le Portugal. Rien qu'en les citant, on s'imagine tout de suite, les mauvais pays, uniquement des Etats sur-endettés, basant leur économie sur la consommation et gérant mal leurs finances publiques et tirant les autres pays par le bas. 

Mais, ces mauvais élèves constituent la plus grosse puissance économique dans la zone euro. En effet, la somme de toutes les richesses produites par ces pays représente plus de 52% du PIB global de la zone euro alors qu'ils ne sont que 5 sur 17. 

Le risque pour le Nord

En réalité, à l'heure actuelle, l'Europe du Nord ne tire pas le Sud comme un boulet, les engagements d'aide sont encore assez légers et remboursables rapidement. Mais, le risque que ne veulent pas prendre les Etats du Nord, c'est d'accroitre leur dépendance envers le Sud. C'est bien pour ça que la chancelière allemande refuse catégoriquement les euro-bonds. En effet, si cette dernière accepte cela, alors elle devra accepter de payer  les erreurs de gestion des autres. Ce que nous voulons dire c'est qu'à l'heure actuelle, les pays du Nord peuvent s'en sortir même avec un éclatement de la zone euro. Mais, s'il augmentent leurs aides au pays en difficulté, ils prennent eux mêmes le risque de ne pas se voir rembourser et donc d'être atteint par la contagion. 

Le refus allemand met clairement en évidence la crise de confiance que traverse la zone euro. Finalement, le problème est plus politique qu'économique, depuis deux ans, la tendance est tantôt à l'unisson, tantôt à la dissension. En supposant une fédéralisation directe des dettes en 2010, nous n'en serions surement pas à ce point.

La ligne allemande pour le sommet de Toulon

En préparation, le sommet européen de Toulon aura lieu le 8 et 9 Décembre prochain. Bien entendu, ce sommet parlera comme à l'habitude des solutions à prendre pour sortir de la crise. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont déjà annoncé les couleurs dans des discours hier et aujourd'hui. 

Angela Merkel a dors et déjà posé les conclusions de ce sommet avant même qu'il ait lieu. En effet, à travers un discours marqué, cette dernière a bien fait comprendre que pour s'en sortir, il fallait se servir du bâton et non de la carotte. Au programme: une uniformisation des politiques budgétaires, ce qui signifie plus ou moins une rigueur à l'Allemande pour tous et des sanctions européennes pour les déviances des États en termes de finances publiques. Et comme d'habitude, il reste toujours hors de question de fédérer les dettes des États quels qu'ils soient. Autant dire que cela risque être difficile pour certain pays de se plier à ces contraintes. 

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Réagissez à cet article forex "Les divergences d'opinion ne cessent pas en Europe"

  1. et l'imparfait du subjonctif ?

  2. L’impératif de 'savoir' ne prend pas de "s" à la deuxième personne.
    Par contre son subjonctif: si.

    Ainsi que son imparfait...

  3. Merci Roland pour tes articles qui sont toujours de qualité :)
    C'est un plaisir de te lire, saches le.

  4. Le problème est bien économique, les économies déficitaires et moribondes des pays du sud ne permettent pas d'entretenir le train de vie de de leurs États impécunieux. C'est bien la signature solide des pays dont l'économie produit encore des richesses qui leur à permis de masquer cette situation déficitaire. Seulement voila, il ne suffit plus d'avoir l’euro comme monnaie nationale pour se voir accorder un crédit illimité par les investisseurs. Sans perspective de croissance et un endettement qui atteint des sommets les marchés disent STOP. Et cela à juste titre, on lit un peu partout:
    "les marchés attaquent" tel ou tel pays, mais vous prêtez-vous votre argent à la Grèce ?
    Non ?
    Alors vous faites partie des vilains spéculateurs qui vous acharnez sur les pays faibles, qu'elle honte !
    La fuite en avant du crédit serait la pire des solution, mélanger des obligations pourries à des obligations saines dans des titres européens globalement douteux n'assainirait en rien la situation économique des pays déficients et amoindrirait appauvrirait ceux qui produisent de la richesse. Forcer l'Allemagne à se financer à 5% au prétexte d'aider les autres à s'endetter encore plus ne constituerait en aucun cas une réponse adaptée à cette crise de la dette souveraine.
    l’Europe ne produit plus assez de richesses pour assurer son train de vie, les États à qui plus personne ne veut prêter doivent abaisser leur niveau de dépenses en fonction de leur production et de leur recettes réelles et non de leur capacité d'emprunt ou d'une croissance qui reviendra bientôt si on croise les doigts et que l'on y croit très fort.
    Le reste n'est que billevesées et roupie de sansonnets.

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