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Nicolas Sarkozy de retour dans l’idéologie néo-classique

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Enfin, Nicolas Sarkozy nous montre sa véritable identité politique. Connu comme le libéral des libéraux, ce dernier nous avait pourtant habitué les quelques années passées à une politique plutôt keynésienne qu'autre chose. Aujourd'hui, celui-ci se replace dans l’idéologie classique en cherchant à flexibiliser le travail.

La France: une politique économique ambigüe

On connait le libéralisme en version allemande, marqué par une profonde orthodoxie des finances publiques et un interventionnisme minimal. La politique allemande exclut l'outil monétaire et agit seulement sur l'offre et rarement sur la demande. Sur l'autre rive, on trouve le libéralisme américain, une version plus interventionniste, utilisant sans arrêt l'outil monétaire ainsi que le levier budgétaire, tel le prouve le taux d'intérêt directeur actuel et le niveau d'endettement. La politique actuelle des USA n'est plus vraiment libérale au fond.

Entre le deux, on trouve Nicolas Sarkozy, sur un bateau, allant d'une rive à l'autre, porté au gré des courants. Sarkozy, avant son élection, c'est surtout un libéral anglo-saxon, et il ne se privait pas de dire qu'il fallait augmenter l'endettement de la France. A la veille de son mandat, c'est 2,3% de déficit, l'année courante, ce fut 2,7%, la suivante 3,3% et ensuite vint la crise et là, nous ne pouvons pas juger car c'est un phénomène global. Une relance basée sur la consommation principalement, mais aussi sur l'investissement tel nous l'avons vu avec le « grand emprunt ». Une politique très keynésienne en somme…

Ensuite, on a parlé de la dette publique, et là, changement de direction. La France devient plus orthodoxe, rigoureuse mais pas austère. C'est aussi à ce moment que l'on découvre l'Allemagne, le modèle incluant un fort taux d'emploi, une balance commerciale excédentaire, et une gestion des déficits exemplaire malgré la crise. On parlera d'un souhait de convergence de la politique française vers la politique allemande. Bien sûr, l'habileté des mots n'a pas manqué le rendez-vous, convergence, si on en croit la définition mathématique, c'est se rapprocher indéfiniment d'un niveau sans jamais l'atteindre. En gros, pour dire: « On va faire comme les allemands, mais ne vous inquiétez pas, on reste encore français ». La politique, allemande se base sur la stimulation de l'offre, c'est à dire la politique économique menait sous le début du siècle passé. Globalement, au lieu d'aider les ménages, on va plutôt aider les entreprises en assouplissant les contraintes légales du travail. Cela s'applique sous la forme de différentes mesures comme l'inexistence d'un revenu minimal, l'emploi du temps des salariés comme une fonction de la demande, des allocations chômages abaissées ou encore la baisse du pouvoir syndical.

Le chômage partiel comme premier pas vers une convergence inadéquate

Difficile de le croire, mais le gouvernement envisage déjà très clairement d'accroitre la flexibilité du travail dans le privé en considérant le chômage partiel comme une solution. Évidemment, cela pourrait faire diminuer le chômage, mais cela ne s'accompagnerait pas nécessairement d'une hausse du pouvoir d'achat dans la mesure que ces emplois seraient très précaires.

Ce qu'il faut souligner avant tout, c'est que affirmer une convergence de la France vers l'Allemagne, c'est avouer qu'il faut refondre totalement le système. La France dispose d'une économie, à l'instar de nombreux pays méditerranéens, de consommation. Alors que l'Allemagne, base la croissance de ses richesses sur ses exportations. Si on souhaite soutenir la croissance en France, il vaut mieux rester sur une démarche de stimulation de la demande intérieure, puisque c'est celle-ci qui motive le plus la croissance.

A mon sens, il ne faut pas sauter à pieds joints dans le modèle allemand seulement car celui-ci fait bonne image à l'étranger. L'Allemagne, de par son déséquilibre commercial tant vanté, dépend de la situation économique du reste du monde. Donc, s'il advenait une catastrophe économique dans les pays où l'Allemagne exporte, les conséquences en seraient dramatiques pour celle-ci, alors que pour la France, l'impact serait bien moindre. Ainsi, les caractéristiques de la France, c'est une forte consommation et un déficit commercial conséquent se traduisant par de fortes importations. Le problème qui demeure, c'est qu'en pratiquant une politique keynésienne, on partage les effets multiplicateurs avec l'étranger. D'autre part, nous sommes dépendant, nous aussi de l'étranger et notamment par rapport aux coûts des importations. Il me semble, que le meilleur qu'il puisse être pour la France, c'est un équilibrage de la balance commerciale, non pas par une hausse des exportations préconisées par Sarkozy, qui n'aurait d'autre impact que de devenir dépendant, à la fois pour les importations et les exportations. Mais plutôt, par une baisse des importations, et une stimulation de l'offre intérieure, en favorisant la condition des vendant en France et notamment les PME. En gros, il me semble que dans ce contexte morose, où les incertitudes ne cessent d’apparaitre chaque jour, il serait peut être intéressant de remettre en cause le libre-échange mondial.

 

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