Vendredi dernier, l’OCDE publiait une prévision économique à 50 ans dans un rapport assez conséquent. Malheureusement, les modèles économétriques et les calculs ne sont pas explicités, néanmoins cette spéculation à très long terme est intéressante, notamment dans les changements potentiels de la structure générale du PIB mondial.
Une prévision très spéculative
A une telle échéance, nul n’est tenu, cependant les prévisions quant à la composition du PIB mondial semblent tout à fait raisonnables. Nous noterons que l’OCDE ne s’est guère essayée à mettre en avant une possible croissance détaillée par pays sur 50 ans, mais selon celle-ci la croissance mondiale sera de 3% chaque année sur 50 ans une fois la crise passée. Voici comment l’OCDE imagine la répartition des richesses mondiales en 2060:
On remarque éminemment que l’institut enterre définitivement une nouvelle relance des pays développés, cela puisque pour chacun, leur contribution au PIB devrait diminuer quoiqu’il arrive dans le temps. Le grand marché de la zone euro devrait donc relativement s’affaiblir, puisque si aujourd’hui en PPA courants, la zone euro contribue à 17% du PIB mondial, en 2060 elle ne fera plus que 9%, soit deux fois moins que l’Inde. Si cette projection se réalise bien, il faudra envisager quelques réformes pour ne pas se faire semer, car si aujourd’hui le pouvoir international de l’UE est fort, c’est qu’elle est grande d’une part, et que ses fournisseurs extérieurs n’ont pas encore un bon marché intérieur.
Les clefs de ces changements
Les changements démographiques auront un important impact sur la croissance de différents pays. Cela explique notamment pourquoi la croissance des actuels émergents tendra à se ralentir. Ainsi, si aujourd’hui la part des personnes d’âge supérieur à 65 ans ne dépasse pas les 10% en Chine, elle devrait atteindre 50% en 2060, on comprend évidemment les profonds changements dans la productivité nationale et dans les politiques budgétaires qui devront être mis en place face à cela.
D’autre part, en moyenne dans l’ensemble des pays étudiés, le taux d’activité de la population, correspondant au rapport entre nombre d’actifs et population correspondante, devrait décroitre. Cet effet viendra directement du vieillissement accru de la population, en effet, il faudra considérer que les départs en retraite continueront à être repoussés ce qui augmentera la taille de la population potentiellement active. Des réformes structurelles sont donc attendues, l’amélioration du niveau d’éducation et la plus forte part de femmes au travail ne seront pas suffisantes pour lutter seules face à cet effet.
L’éducation devrait tendre à s’accroitre dans l’ensemble, l’indicateur choisi correspond au nombre moyen d’années d’études faites par la population. On remarque que pour 2060, ce nombre tendrait en moyenne autour de 14 années. La France, garde visiblement encore un bon potentiel en ce sens.
Sur le volet mondialisation, les déséquilibres commerciaux vont continuer à se creuser. En effet, ce graphique représente les zones économiques en excédent ou déficit commercial. Les pays exportateurs de pétrole n’ont visiblement pas de soucis à se faire, si ce n’est qu’en 2060 à priori le pétrole viendra à manquer. La Chine quant à elle, devrait atteindre son paroxysme commercial en 2030 et ensuite chuter négativement dans les années 2040. Et selon l’OCDE le modèle allemand est pérenne et alors devrait continuer à exporter pendant encore 50 ans, dommage que l’OCDE ne se soit pas risquée avec la France.
En conclusion, nous pouvons retenir que si l’OCDE dit vrai, alors le monde va dans l’ensemble perpétuer les changements débutés dans les années 2000. C’est-à-dire un déclin de l’Europe, face à une montée rapide des émergents qui devrait ensuite largement ralentir pour arriver à un certain équilibre. Cependant en 50 ans, et dans les conditions initiales d’instabilités connues, ce scénario demeure excessivement spéculatif.
L'Afrique sub-saharienne ne s'est encore jamais concretement développée de manière générale, à part quelques pays comme le Kenya. Mais ces problèmes sont surtout politiques et doivent se jouer en interne, le fonctionnement de l'Afrique est compliqué, je ne suis pas vraiment connaisseur à ce sujet, si ce n'est que les frontières coloniales n'ont jamais vraiment reflétés les ethnies ce qui continue à générer des conflits intra-nationaux.
Si on se fie à cette analyse, outre le déclin de l'Europe, on remarque la disparition de l'Afrique dont l'apport à l'économie mondiale est insignifiant en dépit de son énorme potentiel énergétique et en ressources minières. Dommage!