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L’écologie et la crise ne font pas bon ménage

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Le monde accepte difficilement de garder une optique de long terme, aujourd’hui l’aversion au risque de la récession des prochains mois prime sur celui de catastrophes naturelles sur les prochaines décennies. En effet, désormais la nature sauvage reprend ses droits et la préférence pour le présent prédomine à nouveau.

La taxe européenne sur les longs courriers  

Dès Janvier dernier, une loi européenne appliquant une  taxe carbone est entrée en vigueur. Cette loi ne concerne que les transports aériens de type long courrier. Néanmoins, celle-ci s’applique à n’importe quelle compagnie qui choisirait de naviguer dans l’union européenne. Le montant correspond au rachat de 15% des émissions carbones des compagnies. 

Le front contre la loi

En Février la Chine annonçait déjà qu’aucune de ses compagnies aériennes ne paieraient cette taxe et cette dernière n’a pas tardé à mettre en application ses menaces, puisqu’elle a clairement interdit ses compagnies à payer la taxe. L’Inde aussi la semaine dernière s’y est mise à son tour en interdisant elle aussi à ses compagnies. Mais bouder la législation européenne n’est pas que l’apanage des émergents, en effet les Etats-Unis ne se forceront pas non plus à s’acquitter de cette participation. Par ailleurs, la Russie a elle aussi, envisagé de ne pas payer la taxe. Au total ce  ne sont pas moins de 26 pays sur 36 composants l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale) qui réfutent cette taxe.

Désormais, puisque plus personne n’est enclin à s’acquitter de ses émissions de gaz carbonique, il ne reste plus que les pays européens qui s’en voient quant à eux contraints. En conséquence, les compagnies européennes risquent bien de se retrouver en défaveur sur le plan de la concurrence internationales, ces dernières (les plus grandes) se sont alliées au coté de l’avionneur EADS pour dénoncer cette taxe et en demander le retrait.  Pour l’instant la commission européenne reste ferme sur sa loi et ne compte pas la retirer. De surcroit, la Chine menace d’annuler ses commandes d’Airbus le cas échéant où la taxe ne serait pas suspendue, 20% des airbus sont vendus en Chine. 

Retour à l’individualisme

Si un temps avant la crise nous aurions discerné quelques semblants de coopération sur le plan de l’avenir, aujourd’hui il semble que toute forme de projet  soit réduite à néant. On retrouve ici, encore une fois, comme dans grand nombres de situations économiques et plitiques, un dilemme du prisonnier. En effet, en théorie des jeux, le dilemme du prisonnier demeure un grand classique, sans entrer dans les aspects techniques du concept, il consiste à présenter une situation où deux prisonniers sont suspectés, et ont chacun le choix de nier le crime ou d’avouer.  Si les deux nient, ils encourent chacun une peine légère, s’ils avouent tous les deux chacun aura une peine lourde, et si un des deux avoue alors que l’autre nie, celui qui avoue ne vas pas en prison et l’autre écope d’une très lourde peine. 

L’idée appliquée, c’est de dire que les pays ont intérêt individuellement à dénoncer la taxe à court terme (équivalent de nier) ce qui leur permettra de garder un gain important. Mais que collectivement et à long terme l’intérêt serait de payer cette taxe (niant tous le deux) et de faire diminuer les émissions de carbone qui seront bien plus chères à payer dans l’avenir.  L’attitude des pays en dénonçant la taxe montre tout l’intérêt qu’ils portent pour le présent et non pour le futur.

La coopération fonctionne mieux entre les pays de l’OPEP qu’entre les pays tout court. Encore une fois l’Europe tente de bien faire, mais se retrouve piégée dans ses propres lois. Stratégiquement parlant, même si la commission européenne ne semble pas vouloir céder, elle le fera c’est assuré tout simplement car les autres pays ne sont pas prêt à coopérer. Néanmoins à force d’appuyer ce genre de mesure, l’UE pourrait aussi jouer la carte de la réputation en assurant sa confiance dans les mesures d’avenir et ainsi inciter d’autres à entrer dans le jeu de la coopération pour une vision à long terme.

En conclusion, encore une fois, l’UE veut bien faire et donner au monde un sens d’avenir, mais  la conjoncture mondiale n’est pas vraisemblablement pas adéquate. Avant de poser les bases d’un avenir marqué par le développement durable, il faut poser les bases d’une économie mondiale saine qui permette d’éviter des crises à répétition. L’Europe est la bonne samaritaine du monde, à vouloir montrer l’exemple, elle le paye… 

 

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  1. c'est un article très pertinent
    merci Roland

  2. Merci et de rien :)

  3. Merci pour cet article Roland :)

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