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Inversion de la courbe du chômage ?

sapinette

L’actuel ministre de l’emploi prétend être en mesure d’inverser la tendance haussière du chômage. C’est en réaction au sursaut des chiffres que viennent ces allocutions, mais y’a-t-il un fond derrière cette spéculation, ou alors est-ce seulement du vent ? Il semble dès à présent que ces revendications ont seulement pour but de rehausser le moral des français.

L’état du chômage français

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Nous n’avons pas graphiquement détaillé la différence homme-femme car aujourd’hui, si ce n’est pas le cas à l’assemblée nationale, le chômage respecte bien la parité. Dans le passé, le taux de chômage des hommes était plus faible que celui des femmes, mais la crise force les destructions d’emplois dans les secteurs marchands, et notamment dans l’industrie et le bâtiment. Ces secteurs étant majoritairement peuplés d’hommes, leur mise au chômage explique ce rapprochement.

Concernant les tranches d’âge, il faudrait aussi étudier le taux d’emploi pour être complet concernant les séniors, mais ce n’est pas l’objet ici. Ce qui est flagrant c’est l’important chômage des jeunes (18-25 ans), et de surcroît en forte progression  sur les deux années passées. Cela témoigne d’une mise en difficulté des entreprises, en effet lorsqu’une entreprise recherche de la main d’œuvre à long terme, il va de soi qu’elle cherchera la jeunesse. Et cela, car en début de carrière, le pouvoir de négociation est faible, et donc le salaire aussi. Si le chômage des jeunes augmente, c’est que les entreprises embauchent beaucoup moins, et on trouve comme raison à cela, la dégradation de la conjoncture macro-économique.

Quelles mesures pour relancer l’emploi ?

Aucune, concrètement la situation est bloquée. En théorie, on peut jouer sur deux leviers, en premier tenter de relancer la croissance, en connaissant la relation contra cyclique existant entre le taux de chômage et la production. Mais 2013 sera presque surement une année de récession, et dans la dynamique de taxation actuelle, les pouvoirs publics ne peuvent en aucun cas agir sur un effet de croissance à ce sujet. Le second levier plus utile dans le cas présent consiste en la flexibilisation du marché de l’emploi. L’idée est de le libéraliser afin de maximiser l’efficience de celui-ci, c’est la théorie néo-classique. Concrètement, on retrouve plusieurs types de flexibilité, la flexibilité externe, c’est-à-dire la facilité pour l’employeur de recruter ou de licencier ses salariés. Il y a aussi la flexibilité interne, elle représente la souplesse du planning des employés, elle s’oppose par exemple à la politique des 35 h. Une dernière flexibilité est celle des rémunérations, elle s’oppose évidemment au SMIC, l’employeur doit pouvoir faire varier comme il le veut la rémunération de ses employés. En payant moins cher ses travailleurs, il peut espérer en embaucher d’avantage.

En jouant simultanément de tous bords sur ces aspects on pourrait relancer partiellement l’emploi, mais cela ne serait pas suffisant. En effet, dans la conjoncture dégradée actuelle, autoriser une plus grande marge de manœuvre aux entreprises leur permettra seulement de mieux licencier. En effet, ces différentes mesures ne feront qu’augmenter les marges des entreprises, mangées actuellement par les surcroîts de rigidité. Evidemment, cela aurait un effet positif sur le chômage, mais au détriment d’une augmentation significative du nombre d’emplois précaires. De plus de telles mesures, ne seraient pas envisageables pour le gouvernement actuel en ce qui concerne la ligne idéologique.

En conclusion, la courbe du chômage ne va pas s’inverser et plus probablement même, va continuer sa funeste course. Les « emplois d’avenir » n’auront aucune efficacité, ces mesures purement conjoncturelles, tout comme la prime à la casse ont des bilans plus que mauvais en définitive. Nous sommes dans une situation similaire à celle des années 30 (chômage à 15%), puisque notre chômage dépassant officiellement les 10% dépasse en réalité les 14% lorsqu’on compte les « découragés ». Mais durant la grande dépression, les politiques avaient encore le choix keynésien, aujourd’hui, ils ne l’ont plus. Donc pour terminer, pas de changement positif à venir sur le marché de l’emploi.

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  1. Trader invité Marcus

    Le tragique taux de chômage des jeunes est ouvre deux chapitres: le premier tient du fait de l'inadéquation de la formation et des besoins de la société en terme de travail, ceci résulte de la difficulté à adapter l'éducation, cela est également culturel en ce sens que l'on a longtemps considéré les métiers manuels comme non nobles (on considère environ 1/2 million d'emplois non pourvus); le deuxième tient du fait des difficultés des entreprises à endosser le coût de la formation des jeunes sans aide de l'état. Absorber des mesures adéquates prend du temps et par voie de conséquence la courbe du chômage des jeunes ne fléchira pas de sitôt, elle est la conséquence de politiques successives...
    D'un autre côté on parle de croissance, qu'est-ce que cela signifie? La plupart des besoins nécessaires à notre bien-être suivent une "flat cure", et l'on ne peut espérer affecter cette tendance que d'une manière artificielle, sauf évidemment pour les pays émergents. Cela suggère d'élaborer d'autres modes de fonctionnement, que pour l'instant, l'on évite d'évoquer, et qui nécessite de poser les jalons pour une refonte de notre société et de ses valeurs...

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