Un tribunal londonien vient d'approuver la demande d'extradition d'un trader britannique vers les Etats-Unis. Ce trader, vous en avez peut-être entendu parler, il s'agit de Navinder Singh Sarao, les Etats-Unis lui reprochent d'être l'auteur présumé d'une fraude électronique sur les marchés financiers, d'une manipulation du marché des matières premières et plus particulièrement d'un krach boursier. Le spécialiste des marchés financiers âgé de 37 ans a été arrêté un an plus tôt, au mois d'avril 2015 au Royaume-Uni, un mandant d'arrêt internationale avait été émis à son encontre.
Le trader Navinder Singh Sarao est accusé de "spoofing", en finance c’est une pratique ou plutôt une ruse qui consiste à manipuler un marché boursier, pour se faire, un trader qui est en position place des ordres d'achat anonymes sur le marché par le biais d’un broker ECN puis les annule quelques secondes plus tard. En spoofing le prix de l'action s'élève ainsi immédiatement de peu si le trader agit avec d'importants volumes de capitaux, les autres traders présents sur le marché et qui observent le carnet d'ordre ont donc une impression de forte demande sur ce marché, cela attire plus d'achats et le trader à la base du spoofing peut ainsi clôturer ses positions initiales en les vendant à des prix plus élevés.
Navinder Singh Sarao a ainsi fait chuter la bourse américaine le 6 mai 2010, en l'espace de seulement 20 minutes l'indice boursier Dow Jones qui était en baisse de 4% voyait subitement sa perte passer à 5%. Il semblerait qu'après une longue enquête Navinder Singh Sarao est coupable de cette fraude et le gendarme financier américain estime que grâce à cette pratique frauduleuse sur le marché des matières premières le trader britannique aurait amassé plus de 40 millions de dollars en l’espace de 5 années depuis le domicile de ses parents.
Cette histoire de trader mêlé à la justice n’est pas une première, en France le cas de Jérôme Kerviel (ex trader de la Société Générale) a également marqué les esprits, bien que le français soit « tiré d’affaire » et sorti de prison, le trader londonien à qui on reproche des minis krachs boursiers risque quant à lui d’y rentrer et la justice américaine qui l’accuse de 22 délits envisage de le condamner à … 380 années de prison ! (oui, vous avez bien lu).
