L’Argentine se trouve devant un choix difficile en ce qui concerne le remboursement de sa dette, lundi la Cour Suprême des Etats-Unis a demandé à Buenos Aires de rembourser l’ensemble de ses créanciers, y compris ceux que l’on appelle les « fonds vautours », nous en parlions dès hier dans notre article traitant du fait que l’Argentine doit verser 1,4 milliards de dollars aux fonds vautours, la situation actuelle place le pays au bord du défaut de paiement.
Pour bien comprendre cette affaire il est nécessaire de remonter à 2001, à cette époque l’Argentine se retrouve en faillite, c’est alors que de nombreux fonds d’investissements américains profitent de cette crise pour procéder au rachat de la dette argentine par le biais de titres émis par l’Etat argentin. Quatre année plus tard, l’Argentine va mieux, elle négocie une restructuration de sa tête, la quasi-totalité des créanciers, environ 92% acceptent de perdre une partie de leur dû, ce qui signifie que 8% des créanciers exigent toujours le paiement de la totalité de leurs créances, certains d’entre eux allant même jusqu’à porter l’affaire devant les tribunaux américains, c’est cette condamnation de 2013 que vient de confirmer la Cour Suprême des Etats-Unis.
Que peut faire l’Argentine ? Le pays aimerait ne pouvoir rembourser que les créanciers coopératifs, ceux ayant accepté la restructuration de la dette de 2005, mais la justice américaine lui interdit de le faire si elle ne rembourser pas aussi ces fameux fonds vautours, en l’absence de remboursement le pays se placerait donc en situation de défaut de paiement. Si en revanche le gouvernement argentin accepte de rembourser tout le monde y compris les fonds vautours, cela inciterait d’un autre côté d’autres fonds du même type à réclamer leur dû et engendrera donc un effet « boule de neige », là encore l’Argentine ne pourrait pas faire face à l’argent qu’elle serait susceptible de devoir rembourser puisque nous parlons ici d’une enveloppe de 15 milliards de dollars supplémentaires qui pourraient éventuellement venir s’ajouter à la somme de 1,4 milliard de dollars que doit le pays actuellement.