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Saviez-vous que 2013 est l’année du quinoa?

  • Kevinshik

    Plante de l’année pour l’ONU, le quinoa est effectivement en train de faire le bonheur de son principal producteur, la Bolivie. Rendez vous compte, le prix de la tonne se négociait à 3,80 euros dans les années 1970, contre 2 450 euros actuellement !

    On peut se demander ce qui a poussé une institution aussi sérieuse, voire austère, que les Nations unies à placer cette plante au coeur de sa politique de soutien à l’agriculture cette année. En posant l’hypothèse que tous les fonctionnaires onusiens ne sont pas tous adeptes des brunchs au quinoa bio dans le 11ème arrondissement, cette plante a probablement des qualités insoupçonnées. En creusant, on se rend vite compte que ses caractéristiques nutritives sont uniques. Pauvre en lipides, sans gluten, le quinoa est un aliment riche en protéine, de l’ordre de 16 à 18%. Pour l’ONU, c’est une arme de plus pour réduire les problèmes de dénutrition. C’est surtout une aubaine pour la Bolivie, qui est le premier exportateur au monde de quinoa, devant le Pérou.

    Le projecteur mit sur le quinoa cette année devrait permettre de rappeler le pouvoir sud-américain en matière d’agriculture et d’agrobusiness. Le Brésil était surnommé jusqu’à il y a peu le “grenier du monde”. Depuis quelques années, le pays a toutefois vu son étoile pâlir avec la crise économique, qui s’est traduite par un misérable 0,9% de croissance l’année dernière.

    Au regard des enjeux de l’agriculture mondiale, l’Amérique du Sud reste toutefois le continent le plus prometteur. Le continent sera le seul capable de répondre à la hausse, selon l’USDA, de la demande dans les années à venir. En particulier, la demande par habitant devrait augmenter de 15% par an dans les huiles végétales, 9% pour la viande et 5% pour les céréales d’ici 2020%. L’Argentine, le Brésil ou encore le Chili seront les principaux producteurs. Voici pourquoi.

    L’Amérique du Sud, une puissance oléagineuse
    Alors que les classes moyennes des pays émergents se sont mises à table ces dernières années, être le premier producteur d’une matière agricole est devenu particulièrement rentable. C’est cette dynamique en particulier qui a enrichi les pays sud-américains, car de leadership agricole, le continent n’en manque pas. D’abord en ce qui concerne les produits tropicaux. Le continent est parmi les premiers producteurs d’oranges (70%), de café (45%), de bananes ou encore de cannes à sucre. Plusieurs pays sont également leaders sur certains marchés de niche, comme les raisins de table ou les asperges pour le Pérou. Toutefois on ne devient pas une puissance régionale grâce aux asperges. La vraie puissance du continent, c’est la place qu’il occupe sur le marché du soja et du maïs.

    L’émergence de l’Amérique du Sud en tant qu’exportateur de soja date des années 1970. En 1973 pour être précis, les Etats-Unis imposent un embargo sur leurs exportations de soja, suite à une sécheresse. L’Europe se tourne alors vers l’Amérique du Sud pour s’approvisionner. Depuis, les échanges n’ont cessé de d’intensifier. En 2009, la société Déméter révèle que 52% des graines de soja dans le monde, un tiers du maïs, 40% de la viande bovine et aviaire proviennent d’Amérique du Sud. A partir des années 2000, le continent commence à diversifier ses productions. On n’en est pas à une montée en gamme de la production, mais cette politique permet de créer de nouveaux marchés, qui portent la croissance du continent. Ainsi l’Uruguay profite de l’envolée de la demande en produits forestiers, et le Chili de la demande en vin. Le Brésil occupe pour sa part le créneau très national des biocarburants, dont l’industrie commence à s’internationaliser à cette époque.

    NDLR : Défis & Profits a mis en portefeuille depuis plusieurs mois un des fleurons de cette technologie brésilienne. En hausse de plus de 70%, cette valeur est un motif de fierté dans le pays, et surtout un puissant acteur exportateur. Vous trouverez plus de détails sur cette valeur dans Défis & Profits.]

    Mais le grand changement de cette époque ne sont pas les quelques sarments de vignes chiliens, mais bien l’explosion de la demande chinoise.

    La Chine a encore faim
    L’histoire est connue. L’émergence d’une classe moyenne chinoise nourrit la demande en produits plus protéinés, comme les huiles et les produits carnés. Selon la FAO, entre 1980 et 2005, la demande de produits carnés a été multipliée par quatre et celle de lait par dix.

    La demande chinoise en vient même à concurrencer la demande européenne et américaine. En quelques années, les pays d’Amérique du Sud réorientent leurs exportations. En 2009, la Chine devient le premier partenaire commercial dans l’agriculture du Brésil, devant les Etats-Unis. A la même époque, l’Argentine exporte 50% de ses produits dérivés du soja vers l’empire du milieu.

    Source : EMP