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Quest-ce que le "QE"

  • Yorgo94

    "QE" : “Quantitative Easing”


    Mais qu’est-ce que c’est que le “Quantitative Easing”



    Je ne sais pas vous, mais moi, depuis quelques semaines j’ai l’impression que l’on ne parle (presque) plus que de ça. Sauf que ça semble un petit peu abstrait, pour moi en tous les cas. En plus, ça fait des jours que je me tape des recherches et je n’ai pas encore trouvé la traduction en français. Je sais qu’en japonais on dit : « ryōteki kin'yū kanwa” – oui, je sais, ça vous fait une belle jambe, mais pensez à la prochaine fois que vous jouerez au scrabble, ça peut faire un mot qui compte triple et la possibilité de poser ce foutu K et ce fichu W dans le même mot…

    Toujours est-il que je vais essayer de répondre à la question…

    Lorsque j’étais à l’Université d’Harvard, durant les cours d’économie, juste après l’entraînement de foot américain et après avoir dunké pendant des heures sur le parquet de basket, mon professeur nous disait toujours que la Réserve Fédérale (FED pour les intimes) ne possédait que deux armes : les taux et l’imprimante couleur HP pour printer des billets vert…

    Sauf que les années passant, nous nous sommes rendus compte que ces deux armes ne suffisaient peut-être pas lorsque les taux sont proches de zéro, que l’inflation est très basse et la croissance économique à peu près aussi haute que les taux et l’inflation réunie…

    C’est alors que dans une lointaine université, on a commencé à penser à une solution alternative ; l’argent synthétique…

    Bon sang, mais c’est bien sûr, Eurêka firent-ils, vu que l’on ne peut pas imprimer de l’argent frais à tout va, au risque de faire péter l’économie en créant une inflation délirante (voir le Zimbabwe pour l’application en live), on s’est dit que si la banque centrale sortait une baguette magique et achetait des papiers valeurs détenus par les banques, ça pourrait être pas mal.

    Le premier à penser à ce concept semble être le Docteur Richard Werner de l’Université de Southampton au tout début des années 90.

    Mais voilà, si on veut acheter des bons du trésor ou des obligations de haute qualité détenues par des banques, on ne peut pas les payer avec du vent. Il se trouve que ces Messieurs de Wall Street, on beau avoir l’air sympas dans leurs complets Armani, ils préfèrent de loin les espèces sonnantes et trébuchantes que les théories économiques fumeuses.

    La Banque Centrale n’avait donc plus qu’une solution, appeler Harry Potter et lui demander de créer de l’argent là tout de suite, sans passer par l’imprimante couleur. Sauf qu’Harry Potter est un peu occupé à lutter contre les forces du mal et Voldemort en particulier…

    Restait la solution proche de la magie qu’est « quantitative easing ». Chaque banque possède un compte à la Banque Centrale, il suffisait donc d’augmenter la taille du compte en question pour que la banque en susnommée se retrouve avec le cash correspondant aux produits achetés… Du coup, qui dit plus de cash, dit plus de possibilités de prêter ou de remettre d’argent en circulation…

    Et hop, le tour était joué. On crée de l’argent artificiel, en plus on achète des obligations d’état donc on pousse les taux vers le bas et on encourage la politique des taux bas, en espérant secrètement que tout ceci stimule l’économie sans pour autant créer de l’inflation, voir de l’hyper-inflation… A noter que le fait d’envoyer les taux à la cave et d’injecter de l’argent indirectement dans le système à tendance également à pousser les marchés actions à la hausse, donnant l’illusion d’une économie dynamique – au-delà des actions, ça peut aussi pousser les matières premières et les métaux précieux en hausse… tiens.. non… non, non, ça ne me rappelle rien…

    Oui, car ce n’est pas aussi simple, cette politique de dernier recours à également ses défauts – ben oui, sinon ça serait trop facile – le premier des défauts est que l’on n’a pas encore assez de recul pour voir si ça marche vraiment. Les Japonais ont appliqué cette méthode depuis les années 2000 avec le succès que l’on connaît.

    Autre problème c’est une politique qui est très difficile à maîtriser, qui peut créer de l’inflation et déprécier la monnaie. A ce sujet, sur le terrain, le Japon n’a pas créé d’inflation et le yen n’a jamais été aussi fort… En revanche, l’économie à toujours le goût d’un sushi pas très frais…

    Le Quantitative Easing n’a donc pas QUE des avantages, mais le problème c’est qu’aujourd’hui, nous n’avons plus vraiment d’autres armes à disposition. La FED, mais également la Banque d’Angleterre ne pourront pas y couper, à voir en ce qui concerne la BCE.

    Pour faire simple, le concept n’est pas compliqué et pas difficile à mettre en application, sauf que nous ne sommes de loin pas sûr de son efficacité. Ce dont nous sommes sûrs en revanche, c’est que c’est délicat et dangereux à utiliser. En même temps, comme aucune des thérapies classiques ne fonctionnent réellement pour le moment, ça ne coûte rien de tenter le coup avec les médecines alternatives…

    Retenons donc que la Banque Centrale rachète des papiers valeurs de qualité aux banques, tels que des bons du trésor ou des obligations de compagnies privées de haute qualité, à la place de payer avec du cash, la Banque Centrale augmente le solde des comptes des banques (excess reserve), puis ils passent à l’église pour mettre un cierge en espérant que les banques vont utiliser cette manne d’argent à disposition pour dynamiser leurs clients privés et entreprises par des prêts à taux intéressants, non sans avoir pris leur marge au passage…

    Pour réduire encore l’image, imaginez Bernanke dans un avion au dessus des USA, qui largue des tonnes de billets vert, mais que ces billets ne tombent que sur les banques…

    Encore un petit détail. On ne peut pas mettre le « QE » en place sans l’accord du Gouvernement et certains économistes n’aiment pas voir les politiques se mêler d’économie et de finance. Ils estiment que c’est une atteinte à la liberté des banques centrales. Je suis fermement d’accord avec eux. Cependant, sans les politiques, s’ils n’étaient pas intervenus il y a trois ans, on serait peut-être tous en train de faire pousser des chèvres et d’élever du fromage. Alors, sur ce coup-là, je vais laisser le bénéfice du doute.

    Voilà, j’espère que c’est un peu plus clair maintenant, pour moi c’est mieux, j’ai compris que les banques centrales sont au bord de la panique… La prochaine étape c’est quoi ??? Eh bien, il reste encore les injections massives de stéroïdes dans les postérieurs des consommateurs… Mais ça on en reparlera plus tard.

    C’est donc ça le « Quantitative Easing »…

    Extrait de Morning bull ...

  • Yorgo94

    Tout frais il y a 2 minutes :Obligations d'états :


    Government Bond Yields (10yr): US (2.392%); UK (2.873%); JPN (0.635%); GER (2.267%): GRC (9.168%); POR (6.031%); SPN (3.959%); ITY (3.709%

    Voyez la différence entre les US & le Japon ,et vont se plaindre d'un yen fort !