Le plan chypriote pourrait "changer la donne" pour le marché de l'or-négociant
L'Italie ou le Portugal ont de larges réserves excédentaires
Un accord entre banques centrales limite la vente d'or .
Le projet chypriote de vendre les réserves excédentaires d'or du pays afin de participer au financement de son plan de sauvetage, peut constituer un précédent pour les pays les plus endettés de la zone euro, comme l'Italie ou le Portugal.
Même si le gouvernement chypriote a rappelé jeudi que la décision reviendrait à la banque centrale du pays, un document de la Commission européenne affirme que Nicosie a pris des engagements afin de lever environ 400 millions d'euros par la vente de son surplus d'or.
"Cela pourrait changer la donne pour les marchés", estime un négociant en or. "Sachant que le Portugal a rejeté (une partie) du dernier plan d'austérité en date, et qu'il possède 90% de ses réserves de change en or, cela veut-il dire que l'on va lui demander d'en vendre une partie?"
La Cour constitutionnelle portugaise a censuré la semaine dernière une partie des mesures d'austérité prévues par le gouvernement en échange du plan de sauvetage international du pays, ce qui force Lisbonne à envisager d'autres coupes, dans les dépenses de santé ou l'éducation.
L'or représente 90% des réserves de changes du Portugal, et 78% de celles de l'Italie, qui en détient à elle seule 3.230 tonnes. A titre de comparaison, l'Inde possède moins de 10% de ses réserves en or.
Malgré l'ampleur de ces chiffres, la vente d'or ne permettrait qu'un allégement limité des problèmes de financement de la zone euro. Les réserves d'or de l'Italie ne valent par exemple que 95 milliards d'euros, au cours actuel du métal, alors que l'encours de la dette du pays avoisine les 1.685 milliards.
PLONGÉE DU COURS DE L'OR
Néanmoins, l'exemple chypriote montre que la vente d'or permettrait à Nicosie de lever une part non négligeable de 3% des 13 milliards d'euros que le pays doit réunir en complément de l'aide de 10 milliards versée par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Le cours de l'once d'or a plongé après l'annonce de la vente éventuelle des réserves excédentaires chypriotes. Les marchés craignent que cette décision accentue la pression sur d'autres banques centrales.
Si d'autres pays européens emboîtaient le pas à Nicosie, cela provoquerait une baisse des prix du métal précieux, alors que la demande en or des banques centrales a été l'une des rares à augmenter en 2012.
L'article 7 du protocole du Système européen de banques centrales garantit toutefois l'indépendance des institutions nationales, notamment par rapport aux gouvernements, ce qui signifie en théorie qu'elles ne peuvent pas être obligées de vendre leurs réserves d'or.
Même si elles le désirent, l'Accord des banques centrales sur l'or, qui en est à sa troisième incarnation depuis sa signature en 1999, limite la vente d'or totale par ses signataires à 400 tonnes par an.
Ce plafond est pour le moment bien supérieur à la réalité des échanges, les banques centrales signataires n'ayant vendu que 4,2 tonnes d'or depuis la signature de la dernière version de l'accord en septembre 2012.
La dernière vente d'ampleur a été réalisée au premier semestre 2009, quand la Banque de France en avait cédé 17,4 tonnes. L'ensemble des banques centrales sont passées de vendeuses nettes à acheteuses nettes d'or en 2010.
Source : Les echos
L'Italie ou le Portugal ont de larges réserves excédentaires
Un accord entre banques centrales limite la vente d'or .
Le projet chypriote de vendre les réserves excédentaires d'or du pays afin de participer au financement de son plan de sauvetage, peut constituer un précédent pour les pays les plus endettés de la zone euro, comme l'Italie ou le Portugal.
Même si le gouvernement chypriote a rappelé jeudi que la décision reviendrait à la banque centrale du pays, un document de la Commission européenne affirme que Nicosie a pris des engagements afin de lever environ 400 millions d'euros par la vente de son surplus d'or.
"Cela pourrait changer la donne pour les marchés", estime un négociant en or. "Sachant que le Portugal a rejeté (une partie) du dernier plan d'austérité en date, et qu'il possède 90% de ses réserves de change en or, cela veut-il dire que l'on va lui demander d'en vendre une partie?"
La Cour constitutionnelle portugaise a censuré la semaine dernière une partie des mesures d'austérité prévues par le gouvernement en échange du plan de sauvetage international du pays, ce qui force Lisbonne à envisager d'autres coupes, dans les dépenses de santé ou l'éducation.
L'or représente 90% des réserves de changes du Portugal, et 78% de celles de l'Italie, qui en détient à elle seule 3.230 tonnes. A titre de comparaison, l'Inde possède moins de 10% de ses réserves en or.
Malgré l'ampleur de ces chiffres, la vente d'or ne permettrait qu'un allégement limité des problèmes de financement de la zone euro. Les réserves d'or de l'Italie ne valent par exemple que 95 milliards d'euros, au cours actuel du métal, alors que l'encours de la dette du pays avoisine les 1.685 milliards.
PLONGÉE DU COURS DE L'OR
Néanmoins, l'exemple chypriote montre que la vente d'or permettrait à Nicosie de lever une part non négligeable de 3% des 13 milliards d'euros que le pays doit réunir en complément de l'aide de 10 milliards versée par la Commission européenne, la Banque centrale européenne (BCE) et le Fonds monétaire international (FMI).
Le cours de l'once d'or a plongé après l'annonce de la vente éventuelle des réserves excédentaires chypriotes. Les marchés craignent que cette décision accentue la pression sur d'autres banques centrales.
Si d'autres pays européens emboîtaient le pas à Nicosie, cela provoquerait une baisse des prix du métal précieux, alors que la demande en or des banques centrales a été l'une des rares à augmenter en 2012.
L'article 7 du protocole du Système européen de banques centrales garantit toutefois l'indépendance des institutions nationales, notamment par rapport aux gouvernements, ce qui signifie en théorie qu'elles ne peuvent pas être obligées de vendre leurs réserves d'or.
Même si elles le désirent, l'Accord des banques centrales sur l'or, qui en est à sa troisième incarnation depuis sa signature en 1999, limite la vente d'or totale par ses signataires à 400 tonnes par an.
Ce plafond est pour le moment bien supérieur à la réalité des échanges, les banques centrales signataires n'ayant vendu que 4,2 tonnes d'or depuis la signature de la dernière version de l'accord en septembre 2012.
La dernière vente d'ampleur a été réalisée au premier semestre 2009, quand la Banque de France en avait cédé 17,4 tonnes. L'ensemble des banques centrales sont passées de vendeuses nettes à acheteuses nettes d'or en 2010.
Source : Les echos