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La valeur ajoutée: à qui profite t-elle ?

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Depuis quelques temps, de tous bords nous entendons dire que les actionnaires vampirisent la valeur ajoutée produite par les entreprises, et ce, aux dépens des revenus du travail. Cependant, cela n’est pas tout à fait vrai, la tendance est même relativement opposée, mais ce n’est pas pour autant favorable aux travailleurs et encore moins aux entreprises.

La décomposition de la valeur ajoutée

D’abord, c’est quoi, la valeur ajoutée ? C’est la richesse nouvellement produite par une entreprise, c’est-à-dire, le total de ses ventes diminué des consommations intermédiaires. Ces dernières représentent le coût des moyens de production, des matières premières, c’est-à-dire par exemple un boulanger aura comme consommation intermédiaire : la farine, l’eau, l’électricité,… La valeur ajoutée porte bien son nom, et c’est en tant que telle qu’il faut la comprendre, c’est-à-dire, la croissance de la valeur d’une somme de matières premières de par la transformation opérée par l’entreprise.

Mais comment se réalise cette transformation ? Tout d’abord, ce sont les travailleurs, qui par leur travail produisent cette amélioration. Mais toutefois, ils ne sont pas seuls, il y a aussi, le capital, c’est-à-dire, les investissements qui eux aussi y contribuent. Il faut donc rémunérer équitablement le facteur travail, et le facteur capital, c’est donc respectivement la rémunération des salariés, et l’excédent brut d’exploitation (EBE). L’EBE correspond à la valeur ajoutée, à laquelle on a retiré la rémunération des salariés, et des impôts sur la production (par exemple TVA). Celui-ci sert avant tout, à payer les dettes, à réaliser des investissements, et enfin à payer des dividendes aux actionnaires. Pour ce qui est de la rémunération du travail, attention à ne pas s’y méprendre, tout ne va pas dans la poche du salarié, cela comprend aussi les cotisations sociales et patronales, qui s’en offrent une grande part…

La tendance des dernières années

Voici un graphique résumant depuis environ une dizaine d’années l’évolution de la rémunération du facteur travail et du facteur capital en proportion de la valeur ajoutée totale.

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On voit ici très clairement ici que jusqu’en 2007, en effet la rémunération du capital à fortement crû. Toutefois, passée la crise de 2008, la part de l’EBE s’est effondrée, et ne s’en est toujours pas relevée. Par contre, pour le travail, évidemment, de manière mécanique c’est le contraire, et pourtant le pouvoir d’achat ne s’améliore pas, pour autant. Cependant, en proportion, l’augmentation des rémunérations du travail peut s’expliquer d’avantage par une hausse des cotisations sociales et patronales plutôt que par la hausse des salaires bruts des salariés.

Le maintien de l’EBE est vital

On pourrait se dire que finalement, c’est une bonne chose, que la part de la valeur ajoutée soit d’avantage fournie aux travailleurs, mais c’est pourtant préjudiciable à l’entreprise par ailleurs. En effet, le maintien d’un EBE suffisamment haut est crucial pour garder une capacité d’autofinancement de l’entreprise, puisque si les marges opérationnelles diminuent, les capacités à rembourser les dettes et à investir diminuent aussi. Cela n’a pas d’effet immédiat, mais, les entreprises vont alors progressivement sortir de la veille technologique, et donc ne monteront plus en gamme, abaissant encore alors la compétitivité française.

Par ailleurs, les statistiques de l’INSEE sont biaisées par le poids des très grandes entreprises françaises qui gardent d’assez bons fondamentaux, alors que la situation des ETI et des PME demeure assez difficile. La politique générale de taxation des profits et donc dangereuse si on garde seulement une vue d’ensemble.

En conclusion, l’EBE diminue en proportion dans la valeur ajoutée, diminuant alors les marges opérationnelles des entreprises. Il faudrait réduire les cotisations sociales et patronales, cela offrirait premièrement un choc de compétitivité sur  le coût de la main d’œuvre, et secondement cela gonflerait l’EBE des entreprises qui pourraient au même moment relancer l’investissement. Mais faut-il encore que les entreprises ne le redistribuent pas en dividende sur des actionnaires court terme. 

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