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Matières premières minérales : pénurie ?

  • Kevinshik

    A-t-on, en 2013, une idée précise du potentiel minéral de la planète ?

    Non, étrangement. L’investissement de la puissance publique dans l’exploration minière est faible par rapport à ce qu’il représente pour, par exemple, la recherche spatiale. Ajoutez les budgets de l’Agence spatiale européenne, celui du CNES et celui de la DLR, l’agence spatiale allemande, cela fait au moins cinq milliards d’euros par an. En comparaison, la somme des budgets alloués aux services géologiques européens, dont d’ailleurs seule une portion bien modeste va à l’acquisition de données nouvelles sur le sous-sol, représentait en 2010 quelque 760 millions d’euros. On connaît mieux le cosmos que la terre sous nos pieds. Même dans la riche Europe, on a très peu investi dans la connaissance du sous-sol. Au cours des vingt dernières années, la question des matières premières n’intéressait pas les responsables politiques.

    Il est fréquemment fait allusion au risque de pénurie pour certaines matières premières minérales. Ces inquiétudes sont-elles justifiées ?

    Nos arrière-grands-parents, au début du XXe siècle, consommaient à peine une petite dizaine de métaux différents. Ils étaient entourés de fer, de cuivre, de zinc, de plomb. L’aluminium en était encore à ses balbutiements. Cent ans plus tard, nous utilisons, au quotidien, pratiquement la totalité du tableau de Mendeleïev. Aujourd’hui, le moindre téléphone portable renferme environ quarante substances minérales, en allant du calcaire broyé en charge de plastique, aux métaux les plus rares. La nouvelle donne énergétique anti énergies fossiles est également très consommatrice de matières minérales. En cent ans, la diversification de la gamme de matières premières indispensables au fonctionnement d’une économie moderne est extraordinaire, de même que l’intensification massive de l‘utilisation de ressources minérales per capita. Entre 1919 et 2012, la population du monde a été multipliée par 4,5 alors que le tonnage de matières premières (en tout cas un échantillon des 14 plus courantes) utilisées est 20 fois plus important. L’intensité per capita a été multipliée par cinq. La consommation de cuivre augmente de 3 % par an. Pour des terres rares comme le dysprosium et le néodyme, la hausse atteint 10 % par an. C’est une course en avant.

    Pour ne tomber ni dans la négligence ni dans la paranoïa, comment mesure-t-on le risque de pénurie, ou tout au moins de tensions, et comment faire la différence entre matières premières stratégiques et matières premières critiques ?

    Il convient de bien distinguer les coûts, qui relèvent de problématiques industrielles (extraction, transport), et les prix, qui reflètent la situation sur les marchés. Des prix élevés peuvent impliquer un décalage entre l’offre et la demande, sans pour autant que les coûts aient augmenté. Ils peuvent aussi traduire une pénurie relative ou temporaire sur certaines matières, ce qui peut poser des problèmes à ceux – firmes, filières industrielles, et même pays – qui les utilisent.

    Source Paristechreview
    Kevinshik a joint une image
    matieres-premieres-minerales-faut-il-craindre-une-penurie-7121