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L’Europe sortira-t-elle de la crise grâce à ses mines ?

  • Kevinshik

    On commence à savoir ce que sont les terres rares. Ce groupe de 15 métaux, les lanthanides, auquel on ajoute deux petits métaux annexes, sont indispensables à tous nos objets high-tech du quotidien, des iPod aux écrans-plasma en passant par nos batteries de téléphones. Aujourd’hui, ses approvisionnements sont critiques, car concentrés entre les mains de la seule Chine, tantôt présentés comme un ogre assoiffé de pouvoir, tantôt comme un pays en développement qui s’appuie sur ses mines pour croître.

    Devant les risques de pénuries, tous les pays européens sont en train de rechercher des terres rares sur d’autres continents. Dans 50 ans, nous n’aurons peut-être oublié cette histoire, qu’il s’agissait de terres rares, de Chine, ou encore d’iPods. “Apple… c’était quoi, déjà ? C’était pas le nom du fruitier en bas de chez toi ?”. Par contre, un point restera dans les annales, la dépendance totale de l’Europe pour ses approvisionnements en métaux.

    La Commission européenne a tiré la sonnette d’alarme sur cette dépendance en 2008, et essaie depuis tant bien que mal de reformer une politique minière commune. Au programme, réduction de la consommation, recyclage et relance de la mine. Pour l’instant, la relance de la mine passe d’abord par les Etats européens… et on commence à voir apparaître les premiers résultats.

    Contrairement à ce qu’on l’on pense depuis 20 ans, l’Europe a encore un potentiel minier important. C’est ce qui explique l’arrivée de sociétés minières junior, qui prospectent actuellement en Allemagne, en France ou encore en Espagne. D’ailleurs, la relance de la mine est parfois simplement une opportunité d’investissement juteux. Les minières européennes, voici l’opportunité du moment.

    Un géant minier en Europe, la Pologne
    L’Europe ne compte qu’un seul pays dont la production est conséquente au niveau international, la Pologne. Souvent ignorée, la Pologne est le 11ème producteur de cuivre au monde selon l’USGS en 2011. Avec les neuvièmes réserves mondiales de cuivre, Varsovie restera un acteur majeur du marché.

    Son champion national, c’est le groupe KGHM, dont l’Etat polonais est un important actionnaire. Pesant plus de 1,2 milliard de dollars (3,8 milliards de zloty) en bourse, le groupe a même lancé au printemps 2012 une grosse OPA sur le producteur de cuivre canadien Quadra FMX, devenant le huitième producteur de cuivre au monde. Egalement troisième producteur mondial d’argent, la croissance fulgurante de la Pologne ces dernières années, et son étonnante résistance cette année, doivent probablement beaucoup au maintient à des prix élevés de la tonne de cuivre.

    Avec Quadra, KGHM suit résolument la stratégie de devenir une “compagnie internationale”, selon les termes de son directeur général Herbert Wirth. Il profitera également de la diversification géographique de Quadra, qui est présente au Canada mais aussi au Chili et aux Etats-Unis, pour réduire ses coûts de production. Il coûte 5 000 $ à KGHM pour produire une tonne de cuivre en Pologne, contre 1 500 $ en moyenne pour Quadra.

    L’Allemagne et la France relancent la mine
    Les deux premières économies de la zone euro ont également amorcé leur retour à la mine. La stratégie des deux pays a suivi une étonnante similarité, notamment dans la sécurisation d’approvisionnement à l’étranger. Les deux capitales ont frappé à la porte du même pays, le Kazakhstan. Dans les deux cas, ce sont les industriels français qui ont poussé à la mise en place de telles stratégies, notamment, en Allemagne, à travers l’alliance formée au sein de la German industrial association BDI.

    Mais les sols français et allemands intéressent également les entreprises. En France, c’est la société Variscan, société fondée par deux anciens membres du BRGM, qui s’est fixée l’objectif de creuser à nouveau le sous-sol français. Leur objectif est en premier lieu le cuivre, l’or, ainsi que le tungstène et l’étain. Des opérations ont déjà commencé dans la Sarthe, et bientôt en Bretagne. Mais pour l’instant, la société est encore suspendue au bon vouloir du ministère de l’Industrie sur l’attribution d’un permis.

    Source EMP