L'actualité du marché des changes est plutôt calme en ce premier jour de la semaine, du fait de l'absence d'
indicateurs majeurs. L'euro poursuivait son ascension face au dollar, évoluant 34% au dessus de son plus bas niveau enregistré au cours de ces quatre dernières années, c'est à dire à 1.1877. Du fait de la probable hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne, au mois de juillet, comme affirmé au cours du week-end par l'économiste en chef de l'institution, la tendance haussière devrait largement se confirmer avec un objectif fixé à 1.4750. Le principal support pour l'EURUSD se trouve à 1.4250 pour le moment.
La hausse des prix à la production dans la zone euro au mois d'avril, à 6.7% sur un an est le plus haut niveau atteint depuis septembre 2008 ce qui devrait clairement inciter à un relèvement monétaire qui n'aura clairement pas lieu le 9 juin prochain. La conférence de presse de Jean Claude Trichet à ce moment-là sera très intéressante à suivre car il devrait certainement donner quelques indications concernant l'ampleur de la hausse de juillet.
Par ailleurs, un peu plus dans l'immédiat, la monnaie unique européenne a été affectée par la décision de débloquer la cinquième tranche du prêt de 110 milliards d'euros accordé l'année dernière à la Grèce. De plus, un second prêt, d'un montant compris entre 60 et 100 milliards d'euros selon les médias, devrait être annoncé d'ici à la fin du mois ce qui devrait permettre à Athènes d'avoir quelques années de répit. Ce prêt devrait avoir pour spécificité d'inclure, sur une base volontaire, les banques des pays créanciers de la Grèce. Cette exigence répond partiellement à une demande de Berlin qui a souhaité faire contribuer les créanciers, ce qui diminue automatiquement la part du FMI et de l'UE. De plus amples informations pourraient être dévoilées aujourd'hui puisque Jean Claude Juncker et le commissaire européen Olli Rehn doivent tenir une conférence de presse commune en France.
L'euro n'est toutefois pas parvenu à maintenir ses gains face à la monnaie nippone aujourd'hui, les investisseurs, au niveau international, se repliant sur le yen ce qui a n notamment beaucoup affecté le cours du dollar. Dans le collimateur, les chiffres du chômage américain publiés vendredi qui ont confirmé une dégradation de l'environnement économique aux Etats-Unis et aussi le probable maintien d'une politique monétaire très accommodante pendant encore de longs mois par la Fed.
Le yen s'est renforcé au-dessous de 80 yens pour un dollar pour la première fois depuis le 5 mai tandis que la devise s'échangeait autour de 116.94 yens pour un euro. Cette hausse confirme une tendance esquissée au cours de la semaine dernière déjà, lorsque l'USD est passé de 81.77 à 80.05. Maintenant que le cap de 80 est franchi, le potentiel de baisse de l'USDJPY pourrait ramener rapidement la paire vers 790 yens. Pour l'EURJPY, nous pensons que la paire pourrait descendre, du point de vue tecnhnique, jusqu'à 115 yens, sachant que la capacité de rebond de l'euro est importante. Un canal de 115 à 119 yens est donc envisageable tout au long de cette semaine.
Enfin, après une mauvaise semaine marquée par des chiffres confirmant un ralentissement économique outre-Manche, la livre sterling se stabilisait légèrement aujourd'hui face à l'euro, autour de 89.16 pence mais baissait encore face au billet vert à 1.6385 en raison de l'aversion au risque. Le potentiel baissier de la livre sterling demeure intact cette semaine, sachant que la réunion de la BoE ne devrait pas offrir une quelconque lueur d'espoir. Le Comité de politique monétaire de la banque centrale britannique devrait encore apparaître divisé, ce qui favorisera un statu quo monétaire. Surtout, au regard des derniers
indicateurs, un relèvement des taux semble désormais peu approprié. Un mouvement vers 1.6125 est envisageable cette semaine pour le GBPUSD et vers 90 pence pour l'EURGBP.
Écrit par Christopher Dembik - Forex.fr