Le tournant de l'€uro ?
Drôle de journée de trading que nous avons vécu en fin de semaine en ce vendredi 17 décembre.
En effet, le câble a salement dévissé, entrainant tous les actifs à risque derrière lui. En fait la banque centrale britannique a décidé d'ouvrir une ligne de crédit supplémentaire de 10 milliards de livres (plus de 15 milliards de dollars) pour faire face à la crise bancaire irlandaise.
Dans un premier temps, cette décision a pesé sur la livre puis dans un second temps sur l’ensemble des actifs à risque et particulièrement sur l’euro, les investisseurs craignant une résurgence de la crise de la dette irlandaise bien que le plan d’aides du FMI et de la zone euro soit d’ores et déjà accepté. L'€uro qui était revenu au-dessus des 1,33 est donc redescendu sur ces niveaux de début de semaine face au dollar américain.
En parallèle, et cerise sur le gâteau, la Banque Centrale Suisse est intervenue sur les marchés en vendant du Franc, lequel s’était montré particulièrement vigoureux tout au long de la semaine allant chercher des plus bas historiques face à l’euro et à la livre. Le trading fut donc particulièrement difficile ce vendredi, comme souvent le vendredi d'ailleurs.
La crise des dettes souveraines a constitué de nouveau le centre d’intérêt principal du monde du forex, aiguillonnée fortement par les agences de notation.
En effet, les agences de notation matraquent à tour de bras les pays de la zone €uro. Jeudi 16 décembre, la note de la Grèce était dégradée par Moody's. Ce vendredi, par le même Moody's, c'était le tour de l'Irlande de se voir à nouveau dégradée avec perspectives négatives. Plus tôt dans la semaine, c'était la Belgique qui se faisait éreinter ainsi que l’Espagne.
C’est pourquoi il semble naturel de s’offusquer de la partialité des agences de notation, toutes américaines. Il semble y avoir deux poids deux mesures.
Que des analyses pessimistes sur les membres de la zone €uro soient justifiées, certes.
Mais qu’en est-il des États-Unis?
Les agences de notation restent désespérément muettes à son encontre jusqu’alors.
Et pourtant, les États-Unis connaissent un déficit budgétaire supérieur à 10% de leur PIB cette année. Probablement que le déficit sera du même ordre en 2011. A l’inverse de la zone €uro ou de la Grande Bretagne, aucun plan de réduction des déficits et de la dette n'est mis en place aux États-Unis. Au contraire, pour s'assurer les votes républicains, le président Obama reconduit l'exonération partielle des impôts sur les hauts revenus.
Sans doute les échéances électorales sont-elles plus importantes que l’avenir de ce grand pays et l’assainissement de ses finances publiques.
Et encore, il ne s’agit là que de la dette fédérale.
Quarante huit états américains sur les cinquante sont également en déficit, sans évoquer le cas particulier de la Californie (8ème puissance économique mondiale) qui va connaître en 2010 un déficit record.
Pour les États-Unis, 2010 va se clôturer avec une dette publique approchant les 14 000 milliards de dollars et 2011 verra franchir la barre des 15 000 milliards de dettes, supérieur à 100% de son PIB annuel.
Certains experts estiment que si tout était pris en compte, la dette correspondrait à plus de 130% du PIB annuel.
Et les agences de notation restent muettes !
Jusqu'alors, oui!
Mais ce vendredi 17 décembre, Moody's a déclaré que si rien n'était entrepris pour museler l'accroissement de la dette, elle envisagerait de dégrader le triple A des États-Unis.
Un coup de semonce qui pourrait bien sonner comme une révolution sur le marché FOREX si cela venait à se confirmer.
Il y a peu de publications importantes en cette semaine précédant Noël.
Lundi 20 décembre nous aurons les orientations de la politique monétaire japonaise et mardi 21 décembre la décision du Japon concernant son taux directeur qui devrait rester à 0,10%.
Le yen sera donc à surveiller en début de semaine.
Le mardi 21 décembre, ce sera le dollar canadien (loonie) qui sera sous les projecteurs avec la publication de nombreux
indicateurs, dont le taux d’inflation.
Le mercredi 22 décembre sera anglo-saxon, avec dans l’ordre de parution, le PIB et la politique monétaire britannique alors que la livre s’est affaiblie ces derniers temps, le PIB et le marché de l’immobilier aux États-Unis et en fin de soirée le PIB de la Nouvelle-Zélande au moment où le dollar néo-zélandais (kiwi) est sous pression et que nombre de paires auxquelles il est associé sont sur des niveaux d’importance.
Jeudi 23 décembre l’Amérique du Nord sera à nouveau à l’honneur avec le PIB canadien et une rafale de statistiques concernant les Etats-Unis, dont l’indice de confiance du Michigan et de nouvelles statistiques sur le marché de l’immobilier.
Quant au vendredi 24 décembre, vous pourrez tranquillement le consacrer à vos derniers achats et préparatifs de Noël, seuls les chiffres sur l’emploi en France étant à l’ordre du jour.
Bonne semaine de trading à toutes et à tous et joyeuses fêtes de Noël.
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