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Une seconde récession? Que se passe-t-il ?

  • Yorgo94

    Même constat que la semaine dernière, ce sont encore les insurrections et les mouvements de protestation en Afrique du Nord au proche et au moyen orient qui ont pesé sur les marchés.
    La crise en Libye qui peut être qualifiée désormais de guerre civile continue, est encadrée de plus en plus désormais par les dirigeants de l’AQMI, branche nord-africaine d’Al Qaïda selon les sources russes, AQMI déjà responsable de nombreux enlèvements et de meurtres d’occidentaux au Niger et en Mauritanie. Les commentaires et avis selon lesquels les peuples d’Afrique du nord sont en marche vers la démocratie semblent bien angéliques.
    Par ailleurs, la tension continue de monter dans la péninsule arabique, tant au Yémen qu’au Bahreïn où les insurgés encerclent en ce moment la capitale.
    Fait nouveau, les émeutes s’étendent désormais à l’Arabie Saoudite, où les autorités en place viennent de prendre des mesures de coercition, interdisant tout rassemblement.
    C’est cette dernière actualité qui a relancé vivement les cours du pétrole en très forte hausse en fin de semaine. Le WTI américain a augmenté ainsi très fortement la semaine passée, gagnant plus de 6% sur la semaine à 104,39$ le baril. Le brent de la mer du nord n’est pas en reste à près de 116$ le baril.

    Ce ne sont pas les derniers chiffres publiés par la FAO qui constatent une nouvelle hausse des produits alimentaires de 2,2% pour le seul mois de février qui indiquent que la tendance aux émeutes doive se calmer dans les prochains jours ou les prochaines semaines.
    Au contraire, celles-ci vont sans doute encore s’amplifier et probablement s’étendre à d’autres pays.
    Les incertitudes sur l’avenir sont donc importantes et sans doute durables.
    Dans ce contexte, les cours du pétrole sont amenés à encore progresser, handicapant de plus en plus la reprise mondiale et pesant sur une hausse générale des prix et de l’inflation.

    Les indices boursiers commencent déjà à hésiter, même s’il est encore un peu tôt pour parler de retournement. Les cours de l’once d’or sont allés faire un nouveau plus haut historique à plus de 1440$ l’once, ainsi que ceux de l’argent métal à plus de 35,50$ l’once. Leurs cours ont d’autant plus progressé que le billet vert reste dramatiquement faible, et que même les bons indices économiques de fin de semaine sur l’emploi et sur l’activité économique aux USA n’ont pas permis au dollar américain de reprendre des couleurs.
    Le billet vert serait-il en train de perdre son statut de monnaie refuge ? La question mérite d’être posée.
    La zone €uro par l’intermédiaire de la BCE s’inquiète des poussées inflationnistes et est prête à augmenter ses taux de base, au risque de peser un peu plus sur les économies de la péninsule ibérique en délicatesse avec le montant de leurs dettes souveraines.
    La Chine de son côté reconnaît que l’inflation constitue désormais son problème n°1, que les populations et notamment les plus pauvres sont mécontentes et que son gouvernement compte enrayer coûte que coûte cette inflation au prix de l’encadrement de sa croissance. A noter qu’elle vient de porter son budget militaire vers des sommets encore jamais atteints.
    Un autre pays émergé, le Brésil, en plein boom jusqu’alors, voit depuis 3 mois consécutifs le taux d’emploi reculer, son PIB fortement ralentir et son inflation s’envoler à désormais près de 7% en rythme annuel.

    Le constat est véritablement alarmant, tant le nombre de clignotants économiques passant à l’orange voire au rouge se multiplient. Il se pourrait bien qu’assez rapidement les économistes évoquent de nouveau la récession en double-creux.
    L’histoire mesurera la responsabilité qu’auront eue les fameux « quantitative easing » dans la nouvelle crise et récession qui probablement s’annonce.

    Une fois de plus, tant l’avenir est désormais incertain, l’actualité sur les tensions internationales gouvernera la direction des marchés cette semaine.

    La sortie de certaines statistiques sera tout de même à surveiller.
    Le début de semaine sera assez pauvre en indicateurs d’importance, les choses sérieuses commençant mercredi 9 mars.
    Ce mercredi, en soirée, la banque centrale de Nouvelle Zélande publiera ses taux de base. Ceux-ci sont attendus en baisse par le consensus. En baisse alors que l’inflation menace de partout ? Oui, car la Nouvelle Zélande connaît les premiers signes avant coureur d’une récession à venir. Les pays de l’Océanie en premier avaient renoué avec la croissance et il se pourrait que ce soit eux qui renouent en premier avec la récession. De ce point de vue, la situation de la Nouvelle Zélande est un indicateur avancé des économies occidentales. Toutes les paires opposées au kiwi seront donc à suivre de près, comme nous le faisons déjà au Tradicoteur depuis de nombreuses semaines, ce qui nous a valu de nombreux trades largement positifs.

    Ce même jour, le Portugal mettra sur le marché pour un milliard d’euros d’obligations à 2 ans. Le niveau de l’appétit des investisseurs pour ces obligations sera sans doute déterminant pour l’évolution des paires opposées à la monnaie unique.

    Dès le lendemain, jeudi 10 mars, nous aurons les chiffres de l’emploi en Australie. Ceux-ci vont-ils confirmer un tassement de l’activité en Océanie ?
    Nous aurons également le rapport économique mensuel de la Banque Centrale Européenne et surtout la très attendue décision de la BoE sur ses taux d’intérêt. L’attente de cette décision a porté les cours de la livre britannique ces dernières semaines, même si le consensus n’attend aucun changement pour ce mois de mars. Le gouverneur King va-t-il cependant emboiter le pas de JC Trichet en annonçant une remontée très prochaine des taux ? Si c’était le cas, la livre connaitrait alors une nouvelle poussée haussière.

    Vendredi 11 Mars, une batterie de statistiques sur l’économie chinoise sera à surveiller, suivie d’une estimation du PIB britannique pour le mois de février 2011 à nouveau attendu en négatif, et d’outre-Atlantique, nous parviendront les chiffres de l’emploi au Canada, les ventes de détail aux USA et l’indice de confiance de l’université du Michigan.

    Ce vendredi promet donc d’être volatil d’autant que la sortie de ces indicateurs importants correspondra comme vendredi dernier, à l’heure de la sortie des prières dans les mosquées au Moyen Orient.

    Le Tradicoteur.