La crise a porté un terrible coup d'accélérateur au déclin économique de la France. La pseudo-réhabilitation du modèle français fondé sur l'intervention de l'État dans l'économie n'est que billevesée. Le krach de la mondialisation n'a pas remis à l'honneur l'économie fermée et administrée des Trente Glorieuses. Il a conforté le capitalisme universel et le basculement de son centre de gravité vers les émergents. Par là même, il a achevé de liquider les rentes dont les pays développés bénéficiaient du fait de leur monopole du capitalisme. La France est particulièrement touchée, qui est entrée dans la crise sans avoir réussi à surmonter la stagflation des années 70, comme le montre la permanence des déficits publics, puisque le dernier excédent budgétaire remonte à 1973, et du chômage, qui n'a pas touché moins de 7 % de la population active depuis 1977.
Le retour à une croissance molle n'a été obtenu qu'au prix d'une relance de la consommation financée par la dette publique, qui masque l'euthanasie de la production marchande. Le secteur privé ne représente plus que 43,4 % de la dépense nationale. Sa production reste inférieure de 8 % à son niveau d'avant crise. La France vit une véritable euthanasie des entreprises : pour 65 millions d'habitants, elle ne compte plus que 185 entreprises de plus de 5000 personnes et 4195 employant entre 250 et 5000 salariés. L'industrie est en voie de disparition avec la diminution de 20 % du nombre d'entreprises et la suppression de 500000 emplois depuis 2000. Elle ne représente plus que 14 % de la valeur ajoutée, contre 21 % en Italie et 31 % en Allemagne. Or l'industrie génère 80 % des exportations et 88 % de la recherche. Son effondrement va donc de pair avec la chute de la compétitivité et de la recherche. La France n'effectue plus que 3,5 % des échanges mondiaux et 12,5 % des exportations de la zone euro, contre 18 % en 1990et 16 % en 2000. Le déficit commercial dépasse 50milliards d'euros, dont 16 milliards avec l'Allemagne, mais aussi 6milliards avec la Belgique et 4avec l'Irlande, l'Italie et les Pays-Bas. La recherche française, reléguée loin derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni, continue de décrocher.
L'économie française ne tient plus dans la mondialisation que par le CAC40, qui subit de plein fouet la concurrence des géants émergents. La prospérité des grands groupes français, qui verseront quelque 40 milliards d'euros de dividendes sur leurs résultats de 2010, fait illusion. Leurs profits sont générés à plus de 80 % à l'étranger. Par ailleurs, faute d'une forte spécialisation dans le très haut de gamme, à l'exception du luxe, les positions françaises dans l'automobile et l'aéronautique, l'énergie et la construction, l'électronique et les biens d'équipement, les télécommunications et les services informatiques, l'agriculture et l'alimentaire sont attaquées frontalement par les champions des pays émergents. Surtout, les résultats des grands groupes cachent la brutale détérioration de leur excédent d'exploitation, passé de 33 à 27 % en une décennie, qui a entraîné le blocage de l'investissement.
La désintégration du tissu économique voue la France au chômage et à la faillite, tout en la plaçant dans la dépendance de l'Allemagne. La spécialisation croissante de la France dans les services faiblement qualifiés jointe à la dérive du coût du travail, qui atteint 37,20 euros de l'heure contre 30,20 euros en Allemagne, enferme le pays dans un chômage permanent. Par ailleurs, la divergence entre le rétrécissement de la base productive et l'explosion de la dette publique, qui devrait atteindre 88 % du PIB à fin 2010, annonce avec certitude une crise de solvabilité : le secteur marchand réduit et exsangue ne pourra créer la valeur ajoutée nécessaire au remboursement des dettes publiques et privées. Déjà, la notation française ne se maintient que du seul fait que les marchés cotent le couple franco-allemand. Le prix à payer pour la spirale des déficits publics et commerciaux est la mise sous tutelle de la politique économique française par l'Allemagne.
Le redressement de la compétitivité constitue désormais une priorité nationale à laquelle tout doit être subordonné. Il faut prendre d'urgence le contrepied de la loi de finances pour 2011,qui, cédant au populisme ambiant, a mis en place 10 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires sur les entreprises et a démantelé le crédit d'impôt recherche. La France doit reconstituer une base productive performante dans la mondialisation. Cela passe par la sortie des 35 heures et par l'abaissement du coût du travail, notamment des charges, qui représentent 31,1 % de la masse salariale en France, contre 21,3 % en Allemagne ; par la diminution des dépenses publiques et leur réorientation vers la production ; par l'incitation à l'épargne longue et son affectation aux entreprises ; par l'accélération de l'autonomie des universités et le rétablissement du dispositif originel du crédit impôt recherche. A l'âge de la mondialisation, la compétitivité des entreprises est la clé de la capacité de la France à retrouver la maîtrise de son destin.
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/nicolas-baverez/france-ton-economie-fout-le-camp-03-02-2011-135167_73.php
Pendant ce temps là, la CGT s'acharne à finir de détruire ce qui reste du secteur portuaire français, les socialos font obstacle à toute tentative d'interdire constitutionnellement les déficits publics et l'inflation explose. Youpi !! Tout va pour le mieux.
Vivement que Nicolas Hulot devienne président, qu'on se paye une bonne tranche d'impôts "verts" pour finir de faire exploser le système...
Le retour à une croissance molle n'a été obtenu qu'au prix d'une relance de la consommation financée par la dette publique, qui masque l'euthanasie de la production marchande. Le secteur privé ne représente plus que 43,4 % de la dépense nationale. Sa production reste inférieure de 8 % à son niveau d'avant crise. La France vit une véritable euthanasie des entreprises : pour 65 millions d'habitants, elle ne compte plus que 185 entreprises de plus de 5000 personnes et 4195 employant entre 250 et 5000 salariés. L'industrie est en voie de disparition avec la diminution de 20 % du nombre d'entreprises et la suppression de 500000 emplois depuis 2000. Elle ne représente plus que 14 % de la valeur ajoutée, contre 21 % en Italie et 31 % en Allemagne. Or l'industrie génère 80 % des exportations et 88 % de la recherche. Son effondrement va donc de pair avec la chute de la compétitivité et de la recherche. La France n'effectue plus que 3,5 % des échanges mondiaux et 12,5 % des exportations de la zone euro, contre 18 % en 1990et 16 % en 2000. Le déficit commercial dépasse 50milliards d'euros, dont 16 milliards avec l'Allemagne, mais aussi 6milliards avec la Belgique et 4avec l'Irlande, l'Italie et les Pays-Bas. La recherche française, reléguée loin derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni, continue de décrocher.
L'économie française ne tient plus dans la mondialisation que par le CAC40, qui subit de plein fouet la concurrence des géants émergents. La prospérité des grands groupes français, qui verseront quelque 40 milliards d'euros de dividendes sur leurs résultats de 2010, fait illusion. Leurs profits sont générés à plus de 80 % à l'étranger. Par ailleurs, faute d'une forte spécialisation dans le très haut de gamme, à l'exception du luxe, les positions françaises dans l'automobile et l'aéronautique, l'énergie et la construction, l'électronique et les biens d'équipement, les télécommunications et les services informatiques, l'agriculture et l'alimentaire sont attaquées frontalement par les champions des pays émergents. Surtout, les résultats des grands groupes cachent la brutale détérioration de leur excédent d'exploitation, passé de 33 à 27 % en une décennie, qui a entraîné le blocage de l'investissement.
La désintégration du tissu économique voue la France au chômage et à la faillite, tout en la plaçant dans la dépendance de l'Allemagne. La spécialisation croissante de la France dans les services faiblement qualifiés jointe à la dérive du coût du travail, qui atteint 37,20 euros de l'heure contre 30,20 euros en Allemagne, enferme le pays dans un chômage permanent. Par ailleurs, la divergence entre le rétrécissement de la base productive et l'explosion de la dette publique, qui devrait atteindre 88 % du PIB à fin 2010, annonce avec certitude une crise de solvabilité : le secteur marchand réduit et exsangue ne pourra créer la valeur ajoutée nécessaire au remboursement des dettes publiques et privées. Déjà, la notation française ne se maintient que du seul fait que les marchés cotent le couple franco-allemand. Le prix à payer pour la spirale des déficits publics et commerciaux est la mise sous tutelle de la politique économique française par l'Allemagne.
Le redressement de la compétitivité constitue désormais une priorité nationale à laquelle tout doit être subordonné. Il faut prendre d'urgence le contrepied de la loi de finances pour 2011,qui, cédant au populisme ambiant, a mis en place 10 milliards d'euros de prélèvements supplémentaires sur les entreprises et a démantelé le crédit d'impôt recherche. La France doit reconstituer une base productive performante dans la mondialisation. Cela passe par la sortie des 35 heures et par l'abaissement du coût du travail, notamment des charges, qui représentent 31,1 % de la masse salariale en France, contre 21,3 % en Allemagne ; par la diminution des dépenses publiques et leur réorientation vers la production ; par l'incitation à l'épargne longue et son affectation aux entreprises ; par l'accélération de l'autonomie des universités et le rétablissement du dispositif originel du crédit impôt recherche. A l'âge de la mondialisation, la compétitivité des entreprises est la clé de la capacité de la France à retrouver la maîtrise de son destin.
http://www.lepoint.fr/editos-du-point/nicolas-baverez/france-ton-economie-fout-le-camp-03-02-2011-135167_73.php
Pendant ce temps là, la CGT s'acharne à finir de détruire ce qui reste du secteur portuaire français, les socialos font obstacle à toute tentative d'interdire constitutionnellement les déficits publics et l'inflation explose. Youpi !! Tout va pour le mieux.
Vivement que Nicolas Hulot devienne président, qu'on se paye une bonne tranche d'impôts "verts" pour finir de faire exploser le système...