C'est le constat de l'agence Fitch Ratings, la France reste encore une valeur sûre pour le marché obligataire. Cependant, il faut maintenir les pressions pendant encore plusieurs années pour réduire le déficit et surtout ne pas se relâcher pendant la campagne électorale.
Une bonne note mais pas assurée.
La France a encore la chance de disposer de la meilleur note, c'est à dire AAA avec une perspective stable pour l'agence Fitch. Les taux longs à 10 ans sont donc très favorables puisqu'ils se situent autour de 3,6%. En conséquence, la France dispose encore de grandes facilités de financement avec de tels taux d'intérêts. En outre, ceux ci sont bien entendu variables et très fortement corrélés de manière négative avec les notes attribuées par les agences. Si cette note se dégradait les taux augmenteraient...
L'agence félicite le gouvernement « la France a pris une série de mesures qui ont amélioré les perspectives des finances publiques ». Ces mesures sont bien entendu la réforme des retraites ou bien la loi du principe d'équilibre des finances publiques. Cependant, il faudra faire attention à ne pas déraper durant la campagne présidentielle. D'une part, les prévisions de croissance de Bercy (autour de 2,5%) pour l'année 2011 sont jugées trop optimistes par Fitch. Et d'autre part, les efforts doivent continuer, si les objectifs de réduire le déficit à 5,7% en 2011 seront probablement tenus, il faudra veiller à descendre autour de 3% pour 2013 pour garder la précieuse note. Dans cette année de campagne, il est assez probable que le gouvernement lâche du leste et laisse s'envoler les dépenses publiques. C'est le risque que souligne surtout le FMI.
A plus long terme la France devra faire des efforts structurels
Nous n'avons pour l'instant évoqué que des points conjoncturels, comme le gel des augmentations pour les fonctionnaires ou bien les réductions de postes. Nonobstant, même si Fitch juge les réformes efficaces, elle souligne aussi que la France a besoin de changements profonds c'est à dire structurels.
La première cible de l'agence reste la compétitivité qui se dégrade d'année en année, l'Allemagne talonne désormais la France sur ce sujet. Jusqu'à présent la France reste la deuxième puissance la plus attractive en Europe pour les entreprises derrière le Royaume Uni. Cependant depuis quelques temps l'Allemagne semble manger du terrain et la France en perdre. Le plus gros problème c'est qu'actuellement, si on interroge des entreprises extérieures non implantées en France, 88 % d'entre elles ne souhaitent pas s'y installer. De surcroît, pas plus d'un investisseur sur trois juge que l'attractivité en France pourrait s'améliorer dans les années à venir...
L'autre souci de la France, c'est son déficit commercial. En effet, actuellement la balance commerciale est négative et les estimations la garde stable à -2% en 2012. Cela signifie que la France importe plus qu'elle n'exporte contrairement à des pays comme l'Allemagne. L'agence Fitch encourage fortement le gouvernement à assouplir davantage les rigidités structurelles qui bloquent les exportations du pays.
Malgré quelques points noirs, Fitch ratings est assez optimiste sur son avenir puisque en témoigne ses dires: « une économie saine et diversifiée » ou bien « équipée d'institutions sociales, civiles et politiques efficaces ». Pour l'instant, si le gouvernement continu sur sa lancée c'est plutôt bien parti, néanmoins faisons attention aux élections.