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Démographie : l’Espagne plus atteinte que l’Allemagne

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Nous avons tendance à prendre les affaires de démographie à la légère, ce sont des problématiques structurelles, de long terme, et l’Allemagne pensait résoudre son problème de gestion des retraites par les mesures du chancelier Schröder. Mais une récente analyse de la part du bureau d’étude Destatis montre que la population allemande est surévaluée d’environ 1.5 millions de personnes en 2011. Cela remet en cause toutes les études quantitatives. Outre cette anomalie, le problème démographique allemand en masque de bien plus graves en Europe du Sud.

Les flux migratoires en Europe

Nous remarquons une tendance générale, les pays européens les plus développés ont tendance à avoir un solde migratoire positif. Par ailleurs, les pays « pauvres » (Bulgarie, Roumanie,…) et les pays en crise (notamment Grèce ou Portugal) ont un solde migratoire généralement négatif. Dans les pays de l’Europe de l’Est, les pertes démographiques sont dues à des flux migratoires. Nous voyons ici le solde migratoire dans plusieurs pays européens :

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Le premier constat, c’est que l’UE gagne plus de 4 millions d’habitants par des flux de personnes.  Ensuite, trois pays sont particulièrement touchés par ce phénomène : le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. Le Royaume-Uni est une destination de prédilection des populations orientales, l’Allemagne elle, a une politique immigrationniste et présente une bonne conjoncture, elle draine des étrangers à l’Europe, mais aussi des européens du Sud et de l’Est de la par l’attractivité de son marché du travail. Pour ce qui est de l’Italie, c’est une question de situation géographique, elle est placée au plus près de l’Afrique, et dispose ainsi du solde migratoire le plus fort, ce qui dans ce pays en crise est source de conflits. Autrement, les pays les moins développés comme la Lituanie, la Lettonie ou encore la République Tchèque ont un solde migratoire négatif, mais ceux-là restent principalement en Europe au profit d’autres pays plus développés. La nouvelle tendance que nous observons récemment, c’est la désertion des pays en crise. Cette tendance s’observe particulièrement en Grèce, Espagne, en Irlande ou encore au Portugal. Voilà l’évolution du solde migratoire en Irlande:

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On constate aisément le brutal changement de tendance lors de l’apparition de la crise des subprimes.

La fécondité et la mortalité européenne

On a tendance à ne voir que l’Allemagne, mais il y a bien d’autres pays ayant  une fécondité très faible. C’est le cas de l’Espagne par exemple, avec à peine 1.38 enfant par femme. Pour qu’une population puisse naturellement se maintenir, c’est-à-dire en excluant le solde migratoire, il est évident que chaque femme doit donner naissance en moyenne à 2 enfants, pour solder la mort du père et de la mère. Voici la répartition des taux de fécondité de quelques pays européens :

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Le taux européen ne dépasse que peu les 1.5 enfant par femme. On constate que les pays les plus pauvres ont tendance à avoir une fécondité plus faible (n’y apparaissent pas, mais les pays scandinaves ont une bonne fécondité). Certains taux de fécondité en Europe, sont dopés par une fécondité accrue de populations immigrées.

La durée de vie

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La durée de vie des européens augmente irrémédiablement et ne connait pas la crise, peut être les effets se feront sentir prochainement d’ailleurs, car a priori, le chômage et la pauvreté n’y aident pas. Mais cette hausse de la durée de vie est dramatique, et plus encore en Espagne qu’ailleurs. En effet, dans un premier temps, nous constatons un solde migratoire négatif, et une émigration à destination de l’Allemagne ; bien sûr, ce sont les jeunes, et les travailleurs hautement qualifiés qui sont concernés par cet exode. Secondement, la natalité est extrêmement faible, et la durée de vie augmente de façon régulière. De par ces trois causes, la proportion de la jeunesse va cruellement diminuer. L’Espagne et d’autres pays, n’ont ici aucune sortie de crise envisageable à long terme si cette tendance se maintient.

En ce qui concerne la natalité, l’Allemagne est systématiquement mise en avant, sa natalité est la même qu’en Espagne, mais sa population ne fuit pas le chômage, sa durée de vie y est plus faible, et son chômage structurel est très faible. Elle est donc finalement, bien moins exposée, de par sa politique du travail à un risque d’éclatement.

Pour conclure, la France a une situation très clairement privilégiée en Europe d’un point de vue démographique, et il convient de garder prudence dans la réforme de la politique familiale. Outre l’erreur d’estimation de la population allemande qui fausse les calculs, la natalité du pays n’y est pas inférieure à bien des pays méditerranéens. L’Allemagne a clairement un problème démographique, mais l’Espagne ou encore l’Italie en ont un bien plus gros. 

Source: Eurostat

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