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Le grand retour de la récession ?

hollande

Le gouvernement a fait le budget 2013 en tablant sur une croissance imaginaire de 0.8%. Le premier trimestre 2013 est négatif, à -0.2%, on avait déjà eu des trimestres négatifs, mais pour la première fois depuis 4 ans, ce sont deux trimestres consécutifs qui sont dans le rouge, nous pouvons alors parler d’une récession économique. Nous allons voir ici d’où provient ce nouveau retour de bâton.

Une part de fatalité.

Sans grand intérêt nous pourrions citer les cycles courts de Kitchin, ce sont des cycles de récessions qui apparaissent tous les 3 ou 4 ans, ce qui concorde avec la crise de 2009. Aux Etats-Unis, les cycles longs priment fortement sur les cycles courts, raison pour laquelle on en parle peu, mais en Europe, Joseph Kitchin précise que les cycles courts ont un impact aussi soutenu que les cycles longs. Néanmoins, cette analyse fataliste a ses limites, la première c’est qu’elle ne sert à rien, la deuxième est qu’elle ne s’appliquait pas très bien aux vues des chiffres les dernières décennies.

Economiquement parlant

Au-delà des constats statistiques, regardons maintenant les causes de cette récession. En premier lieu, parlons du prix, car le pouvoir d’achat des ménages baisse, et ce au point qu’il n’y a de précédent avant 1984. Le pouvoir d’achat baisse, cela signifie que les prix augmentent plus vite que les salaires, or les prix depuis 3 ans n’ont jamais grimpé si lentement. C’est alors que les salaires stagnent. La BCE a désormais abaissé ses taux directeurs à 0.25%, la baisse des taux favorise l’emprunt (puisqu’il est moins cher), et d’autre part la consommation (puisque l’épargne rapporte moins). Ce mécanisme a pour but de relancer la demande, et donc la hausse du prix. Il existe une relation positive entre les prix et la croissance économique, en effet, cela se remarque par la courbe de Phillips, qui nous montre aussi qu’une inflation trop forte provoque une stagflation. Nous pouvoir voir cette relation ici :

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Or désormais, les prix ont tendance à stagner, voici l’indice des prix à la consommation français jusqu’en 2012 :

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Hormis la chute de 2009 due à la crise, les prix ont cru tendanciellement ces deux dernières années. Mais 2012 reste à plat, de 2009 à 2011 le gouvernement a mis en place un certain nombre de dispositifs de relance, et n’a pas limité le déficit public. Cela a permis de maintenir une demande suffisamment soutenue, mais 2012 sera le début de la rigueur, et la demande flanche très clairement sous les pressions fiscales et budgétaires.

Nous avons vu que la hausse du prix est le reflet favorable d’une augmentation de la demande face à l’offre, pour disposer d’une croissance économique, il est nécessaire que celui-ci croisse. Or nous constatons que sa croissance s’amortit, nous pouvons nous demander si la demande est encore haussière. Rappelons que le PIB se décompose comme la somme des consommations, des investissements, des dépenses publiques et de la différence exportations – importations. La demande se résume dans la consommation et les dépenses publiques, qui représentent à elles seules plus de 70% du PIB. Regardons ce qu’il en est :

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Evidemment, ce que nous supposions se vérifie, et cette stagnation du prix est la source d’une baisse de la demande l’année passée. On note aussi une évolution similaire de l’investissement. Les pressions sur la baisse des dépenses font mécaniquement diminuer le PIB, et les pressions fiscales à la hausse réduisent la consommation et donc la demande.

Concernant la formation brute de capital fixe (investissement), le constat est à nuancer. Car on dissocie l’investissement des ménages, celui des sociétés financières et celui des institutions publiques. Pour rester clair, l’investissement des ménages correspond tout simplement dans la théorie keynésienne à l’épargne des ménages.

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Nous avons vu qu’à travers des mesures keynésiennes, les pouvoirs publics avaient réussi à soutenir la demande. L’investissement lui, n’a pas connu un même regain, et il ne s’est pas relevé de la crise. Au niveau de l’investissement des ménages la baisse n’est pas significative, par contre l’administration publique l’abandonne complétement.

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A propos des équilibres commerciaux, la France comme depuis bientôt 10 ans demeure déficitaire. Les importations sont sensibles à la demande intérieure, on remarque de 2010 à 2011 une reprise des importations soutenues par la consommation intérieure. Les exportations elles reprennent à la hausse mais plus modérément créant alors le gouffre que nous connaissons depuis quelques années. Néanmoins avec la réduction des mesures de relance, ajouté à l’austérité, les importations se rapprochent alors du niveau des exportations. Cependant depuis deux trimestres, les exportations se sont mises aussi à flancher, ce qui est plus grave car ce n’était plus arrivé depuis 2009. Il faut alors se demander si la demande extérieure elle aussi décroit, ou s’il s’agit plus localement d’une diminution de la production (par exemple au dernier trimestre la production industrielle a chuté de 1%).

En conclusion, la réponse à cette récession c’est la politique d’austérité. La baisse du PIB est motivée par une baisse de l’investissement, principalement venant de l’administration publique et d’autre part de la demande. Nous avons montré la corrélation entre l’évolution des prix et la croissance, le ralentissement de ceux-ci nous montre une demande faiblissante. La diminution des dépenses publiques, ainsi que les pressions fiscales consomment la consommation. Vu le budget 2014 qui nous attend, il faut s’attendre à une accélération de cette récession…

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  1. c'est surtout qu'il y a eu trop de créations de certains magasins de certaines marques ces dernières années , en ignorant les cycles expansion / récession et le fait qu'un haut de l'un des termes appelle toujours le passage à l'autre ,.... le plus génant est de ne pas savoir à quels moments .... le capital doit alors adapter son périmètre de production à chaque nouvelle réalité......juste mouvement naturel de la vie du marché..

  2. la vidéo explique tout!!
    ouverture de virgin lundi 13 mai:
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=l2-by8ixeUw

    la récession arrive , certain magasin commence a fermer:
    - Game
    - Surcouf
    - Virgin
    - bientôt PhoneHouse
    - Le groupe Pinault a vendu la fnac au actionnaire
    - Darty c'est fini en espagne et bientôt en france
    - Boulanger est en danger , les chiffres sont mauvais.
    et peu t'être plein d'autre..

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