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La régulation des armes: une parade aux conséquences de la crise

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La réduction des armes aux Etats-Unis, pas très économique comme sujet me direz-vous. Pourtant, l’armement de la population a un lien direct avec la conjoncture économique. Le souhait du gouvernement de soustraire la population à son équipement de combat dépasse peut être les récents et médiatiques massacres.

Un marché qui s’entretient lui même

L’avantage que se procurent les sociétés d’armement, c’est qu’elles n’ont pas besoin de se distinguer pour obtenir des contrats étatiques, puisque les habitants achètent eux-mêmes des armes. On estime aujourd’hui à 250 Millions d’armes à feu en circulation dans le pays, pour une population de 330 Millions d’habitants, en soustrayant les mineurs, nous approchons du ratio d’une arme par habitant. Les personnes au casier judiciaire vierge peuvent acquérir tout type d’arme à feu, de l’arme de chasse à l’arme de guerre.

Aux vues du nombre considérable d’armes en circulation, on suppose alors une capacité importante pour les malfrats d’acquérir facilement des armes de gros calibres à travers des intermédiaires. De ce fait, les ménages peuvent alors supposer devenir les cibles de cambriolages armés, et il semble alors légitime que chacun s’en prémunisse. Ce faisant et sous les feux médiatiques des nombreux faits divers américains, la population ne peut qu’être attirée par l’obtention d’une arme. Plus on libéralise le marché de l’armement, et plus il prospère de lui-même en entretenant la criminalité et sa réaction qui dans les deux cas procure un achat d’arme. Cela permet d'entretenir la criminalité, mais ça ne la crée pas.

Les armes n’expliquent pas les crimes

Il est sûr que sans la détention d’armes automatiques, les drames médiatiques n’auraient pas lieu. C’est une condition nécessaire mais pas suffisante, la Suisse dispose d’une législation très libérale quant à la possession d’armes à feu. Il y est tout autant permis d’acquérir des fusils d’assaut, et de surcroit la Suisse est le quatrième pays au monde, dans le classement du nombre d’armes par habitant. Nous pouvons alors aisément comparer les deux pays. Le nombre de morts aux Etats-Unis par balle est près de 40000 à l’année, dont 18 000 homicides et le reste en suicides. En Suisse, nous comptons un peu plus de 250 morts par balle par an, ce qui reporté à la population totale est semblable au taux américain ; cependant, seulement une vingtaine de morts seraient des homicides, et donc le taux d’homicides en Suisse est beaucoup plus faible qu’en Amérique. Ce qui nous amène à penser que la libre détention des armes à feu n’est pas cause de leur utilisation.

La criminalité en réponse à la situation économique

Les véritables problèmes aux Etats-Unis, contrairement à la Suisse, ce sont les écarts de niveaux de vie et le chômage, couplés à l’inexistence d’assistance sociale poussant de la misère au crime. L’interdiction d’achat des fusils d’assaut ne changera alors rien, si ce n’est d’éviter les massacres très médiatiques, le nombre de morts par balle ne bougera sensiblement pas.

Même si cela parait quelque peu tiré par les cheveux, nous remarquons aujourd’hui des statistiques américaines bien souvent masquées par des détours comptables, qui en réalité donnent des chiffres plutôt mauvais. L’emploi manufacturier est en baisse, et ce malgré le lourd appui de la FED et de l’investissement dans le gaz et pétrole de schiste.  Les chiffres des Etats-Unis concernant le chômage sont éminemment contestés par nombres d’experts en finance. De plus, la distribution de bons d’alimentation pour les plus démunis est en constante augmentation, signe d’un accroissement de la pauvreté aux Etats-Unis. On peut alors se demander si les mises en évidence de ces massacres ne sont pas une excuse à un désarmement préparé par le gouvernement. En effet, un peuple équipé d’une arme par personne, n’est évidemment pas simple à gérer en cas de conflits sociaux ou d’émeutes, et alors on ne se retrouverait pas comme en France avec de sommaires tirs de fusils de chasse. 

En conclusion, on peut aisément se demander si l’Etat ne cherche pas à forcer le peuple à se désister de son armement le plus lourd pour des raisons de stabilité du pouvoir, imaginons les grecs disposant d’un tel arsenal. Car n’oublions pas que si les forteresses du moyen-âge servaient plus à défendre le seigneur de son peuple que de son rival, le désarmement du peuple lui n’a jamais été une solution pour les autorités. En effet, comme l’explique bien Machiavel, désarmer son peuple c’est rejeter toute forme de confiance à son égard, chose plus grave encore en démocratie (à débattre aux USA) où le peuple lui-même a parlé. A mon sens, ce projet de loi ne saura que couper définitivement le lien de confiance entre la population et les instances gouvernantes, lien déjà sévèrement altéré par la crise.

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