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La politique de la FED ne fait pas l'unanimité

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Le QE3 de la réserve fédérale a été applaudi à Wall Street et salué par les marchés avec un bon sursaut des indices. Dans cet élan de joie, cette dernière a aussi eu une idée moindrement bonne de poster sur facebook un sondage pour connaitre l’avis des gens à cet égard. Et il faut croire que cette mesure ne plait guère aux votants.

Le sondage apparu sur la page "Federal Reserve Bank of San Francisco".

Nous pouvons voir ici qu’aucune des propositions auxquelles ont voté une large majorité des sondés, n’est favorable à ce QE3. La première en tête « Désastre à long terme » est en large avance. D’autres réponses sont intéressantes comme « Merci de l’essence à 5$ » ou « Weimar », qui fait bien sûr référence à la politique de la république allemande de Weimar entre les deux guerres montrant une hyperinflation absolument stratosphérique (envoi d’une lettre à 30 milliards de Mark). Dans les dernières du top 10 on retrouve des attaques à la finance mondiale par « Plus de dollars pour Goldman Sachs » ou « Poursuite de la mauvaise allocation du capital ».

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Le sondage

Ce qu’on sait, c’est que les gens qui ont voté sur ce sondage étaient plus ou moins affiliés aux pages « Federal Reserve Bank of San Francisco », donc ce sont des sujets intéressés par le thème et pour une part ayant « aimé » la page de la FED. Et pourtant, ce sondage montre qu’une très forte majorité des votants s’est largement opposée à la politique de QE. Dans un premier temps ce sont des arguments à caractère purement économique et dans un second temps, des arguments à caractère surtout polémique (Goldman Sachs,…). Une telle décision politique pourrait peut-être trouver sa voie dans un référendum plutôt que dans le FOMC, ce ne sont pas les banquiers qui payent l’inflation.

Bernanke n’est pas le premier au banc des accusés.

La FED est très critiquée depuis cette décennie, et les différents QE de l’actuel gouverneur ne sont pas en reste. Si seulement un seul des membres du FOMC s’opposait au QE, il semblerait que l’avis soit moins tranché dans la population. Ce qui semble de plus en plus agacer les populations, aux Etats-Unis ou même en Europe, ce n’est pas forcément la mauvaise gestion monétaire mais plutôt la grandeur du pouvoir des banques centrales, soumises qu’à elle-même. 

Avant Bernanke, Alan Greenspan, son prédécesseur ne faisait pas l’unanimité non plus. Ce dernier a réalisé le plus grand nombre de mandats à la FED, trônant de 1987 à 2006. Certains et même de nombreux économistes imputent la crise actuelle à sa politique d’expansionnisme monétaire après les années 2000. Mais l’accusation n’est pas totalement bonne, la politique de la FED vers 2001 peut être légitimée, en effet il faut se souvenir qu’en ce temps on sort à peine d’une bulle internet et de l’attentat des tours jumelles.

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Voici ici en premier, l’IPC de 1996 à 2005 et le taux de refinancement de la FED. On remarque effectivement, qu’aux environs de 2001 on a une baisse des prix. La FED a eu alors raison de maintenir une politique de taux bas dans ce laps de temps, dans un cas de crise déflationniste, elle n’aurait rien pu faire (enfin à part des QE…).  Néanmoins Greenspan a remonté progressivement ce taux jusqu’à la fin de son mandant. Même le retour à la hausse des taux a trainé, nous ne pouvons pas l’inculper pour un laxisme monétaire conduisant à la crise de 2008. Cependant, les années 2000 ont été surtout marquées par les dérives de modélisation des risques financiers. C’est le principal vecteur de la crise, et s’il ne s’agit pas de politique monétaire, l’ancien président de la FED se devait d’assurer simultanément le contrôle monétaire et prudentiel. Et en ce qui concerne le contrôle prudentiel, tous les risque se sont accumulés, risque de crédit, de marché et de liquidité sans qu’il n’ait à aucun moment ouvert les yeux. La thèse avancée en ce sens, c’était que l’ancien président avait besoin du soutien du lobbying des grandes banques commerciales pour faire poids face à une possible fin de l’indépendance de la FED. On pense notamment au G30.

En conclusion, même si le sondage effectué sur facebook n’est pas nécessairement représentatif, il ne doit certainement pas y avoir plus de 10%  qui étaient favorables au QE de la FED au même moment où le Dow Jones grimpait à nouveau. Ben Bernanke nous offre une politique ultra expansionniste vis-à-vis de son prédécesseur alors que le niveau des prix est suffisamment haut pour ne pas craindre une déflation. En clair, la FED n’est pas populaire, et c’est certainement plus le fait de son indépendance autocratique que de sa mauvaise gestion. 

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