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Connaissez-vous réellement les Stop Loss?

stoploss

C’est une évidence qu’il faut sans cesse répéter : la présence des Stop Loss sur des positions en cours pour un trader est comparable à la présence du parachute ventral pour une personne qui vient de sauter d’un avion : ne pas en avoir peut être fatal! Game over...

Vous avez tous lu, entendu et peut-être même expérimenté qu'il fallait que chaque trade ouvert s'accompagne d'un scénario du pire, qui est matérialisé par ce fameux Stop loss. Le pire arrive quand le stop loss est touché : pas avant, ni après ! Tout le jeu est la détermination de ce pire...

Ces stop loss peuvent donc être fixés suivant différents modes. Je vais ici les classer de manière très subjective, en partant du moins souhaitable pour vous au plus préférable. Cela n’engage que moi. N’hésitez pas à réagir si vous avez d’autres techniques, si vous contestez les miennes ou si l’ordre de préférence que je vous suggère ne vous convient pas.

Pas de stop loss réel et au mieux un stop loss mental

Qu'est ce qu'un stop loss mental ? C'est une barrière que vous vous êtes fixés dans votre tête (c'est à dire qu'elle n'existe que dans votre pensée et nulle part ailleurs) et que vous transformerez peut-être en vraie action lorsqu'elle sera touchée par les cours.

Allez, nous l'avons tous fait, non ? Et dans la plupart des cas, cela ne marche pas, n’est-ce pas ?  Pourquoi ?

Parce que notre cerveau d'être humain imparfait et faillible n'aime pas avoir tort. Que se passe-t'il donc, dans la plupart du temps, lorsque le cours va atteindre ce niveau de stop mental ? Il y a de très forte chance pour que vous ne l'activiez pas réellement car vous passerez en mode "espoir". Ecoutez la petite voix qui vous parle : "Tu n’as pas tort. Ca va remonter, c'est sur ...".

Le stop mental est une technique périlleuse, il faut en avoir conscience. Par exemple, cette technique exige que vous soyez prêt à intervenir dès que le niveau est atteint, quelles que soient les conditions dans lesquelles vous vous trouvez. Autrement dit, à ce moment précis, toute défaillance est interdite, qu’elle vienne de vous (votre disponibilité, votre propre mental ou votre volonté) ou de conditions extérieures (votre connexion internet, votre plateforme de trading, votre PC, ...).

Mais c'est mieux que de n'avoir pas de SL du tout, ni sur la plateforme, ni dans la tête ...

Pas de Stop Loss formel défini à l’avance car vous êtes en mode “Stop and reverse”

Ce mode fait que vous êtes toujours en position et que vous alternez suivant un indicateur. Par exemple, vous pouvez décider que ce sera le signal du MACD qui vous servira d’indicateur à suivre (stratégie à ne pas faire en réalité, mais que je donne juste pour illustrer). Vous ouvrirez ainsi une position dés que votre signal sera positif, et vous fermerez cette position et en ouvrirez une nouvelle dans l’autre sens simultanément, quand le signal deviendra négatif, que votre position soit gagnante ou perdante.

Ainsi, à chaque passage du MACD par zéro, un stop loss ou un take profit (suivant le cas) est donc activé dans cette façon de faire.

Un Stop Loss fixé uniquement suivant un niveau de risque

Disons que vous disposez d'un capital de 10.000 euros, que vous souhaitez ouvrir un trade d'un lot, et que vous ne voulez pas risquer plus de 200 euros (2% du capital initial). Cette exigence fixera un SL à 20 pips pour un lot standard (10 euros le pip), le calcul est simple.

Ce que vous avez réalisé est bien, et c'est ce qui est souvent indiqué dans les bonnes pratiques du Money Management. 
Seulement, voilà, il y a mieux …

Un Stop Loss déterminé techniquement par la réalité des cours

Il s’agira ainsi de déterminer votre niveau de SL à l'aide d'indicateurs techniques qui refléteront les réalités du cours, et ensuite, en fonction de votre Money Management, déterminer la taille de votre position.

C'est trés différent du point précédent, dans le sens où vous ne fixez pas votre SL sur un simple calcul mathématique (fonction du capital, du risque et de la taille de position) mais sur une réalité technique des cours. Du reste, il faut le souligner, en terme de money management, que vous prenez les mêmes risques que dans le point 3.

Pour exemple, Il y a deux indicateurs que j'affectionne tout particulièrement pour fixer les Stop Loss :

  • l'ATR (Average True Range) qui est un indicateur ultra-classique qui donne une bonne idée de la volatilité du cours. Prendre entre 2 et 3 fois l'ATR (moyenne sur 5 à 10 bougies) donne généralement de bons résultats (le cours peut respirer …)
  • le dernier plus haut pour un SELL (ou plus bas pour un BUY) avec une marge de quelques pips, pour respecter les fameux principes des vagues d’Elliot (tant que les plus hauts et les plus bas font des plus hauts, la tendance est positive). Il suffit qu'un plus bas fasse un plus bas pour que cette tendance soit remise en cause

Il est également vivement conseillé de vérifier que ces derniers plus hauts ou plus bas correspondent à des supports ou des résistances du cours. Si c’est le cas, leur fonction de SL n’en sera que plus renforcée.

Cette dernière façon de faire est à mon avis complète car elle prend en compte :

  • la réalité du marché en prenant des indicateurs de volatilité ou des seuils psychologiques (plus hauts, plus bas, supports et résistances)
  • un money management sérieux, avec la détermination de la taille de la position à ouvrir en fonction du SL calculé et du risque pris

Deux choses qu’il est judicieux de respecter si on veut durer sur les marchés financiers !

Et vous, quelle est votre expérience en matière de gestion de Stop Loss ?

Vincent Fritsch.

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Réagissez à cet article forex "Connaissez-vous réellement les Stop Loss?"

  1. Une méthode comparative très simple pour comprendre l'ATR. Il suffit de le comparer à un robinet de tuyau d'arrosage qu'on ouvrirait plus ou moins.
    S'il est en bas, il est presque fermé... Le prix est un flux comme l'eau, et il va monter.
    Si l'ATR est en hauty, ouvert à fond comme le tuyau, il devient difficile de faire monter le jet d'eau (le prix), et il tend à s'écrouler.
    Ceci est d'autant plus flagrant si le RSI, de son côté, est au dessus (hausse) ou en dessous (baisse) du niveau 50

  2. Contrairement à beaucoup, j'éloigne au maximum mon SL. Il ne sert plus qu'au calcul du lot.

    Je sors sur un TP modéré (80% des trades) ou bien si mon TS qui s'est enclenché en positif et a pris le relais. C'est alors lui qui fermera le trade,et forcément en positif.

    Et sinon, je laisse courir le trade, le temps que... Le maximum a été pour moi, une semaine et demi avant qu'il retrouve son TP...

    Le temps c'est de l'argent...

    Cela donne un taux de réussite proche des 100 %. Mais si ça casse, c'est aussi 100 % de pertes potentielles.

    Alors la taille du lot, capable de le faire résister aux drawdowns les plus vertigineux est très importante.

    Alors la stratégie doit être sûre, vérifiée à force de backtests au moins sur 1 an, et il ne faut pas être cupide. non plus.

    Dans mon cas, avec 120 pips par trade sur EURUSD (+ 6%), à raison de 1 trade par jour 4 jours sur 5, soit 200 trades par an,

    Et tant qu'il n'a pas touché son TP, pas de nouveau trade ! Faut lui laisser de l'oxygène...

    Si on remet en jeu tous les profits pour recalculer la taille du lot, ça multiplie par 10 le dépôt tous les 40 trades...

    Après pour mieux sécuriser, il faut multiplier les comptes et faire varier les stratégies de retrait.

    1 qui est géré à la semaine... 1 second où les retraits se font au mois, 1 troisième au trimestre, puis au semestre... On ne laise que le dépôt initial à chaque fois. Et si ça roule sans péter pour le dernier, 200 trades à 6 % en cumulé, ça fait un sacré petit pactole !

    Enfin, pour éviter des pertes fatales au début, seulement 50 % du capital disponible sont engagés...

    Ajustez cela à une fenêtre de profit dont vous avez repéré qu'elle existe pratiquement chaque jour, et c'est Jackpot...

    Mais attention, c'est frustrant de devoir laisser passer les super profits qu'on aurait pu faire aussi, mais qui sont moins sûrs...

    Ca bouscule toutes les idées reçues, mais ça marche...

  3. Bravo pour ce raisonnement. Il est évident que le chemin que font ensemble le broker et le trader est très court. .L'argument gagnant-gagnant est faux, un vautour de fxgm explique que + on en met plus on gagne , sauf quand on perd. Je traduit + on ouvrent de positions X 0. 03 c'est bon à prendre et plus il retiennent nos gains,c'est encore meilleur.
    Le différentiel entre la facilité de déposer est les difficultes d'encaisser nos gains est inacceptable.
    Les associations de consommateurs sont sur le coup est LA BANQUE DE FRANCE aussi.

  4. l'analyse est bien faite. Sans doute peut l'appliquer aussi pour le Take Profit : dans l'espoir de perdre moins se reflete la gourmandise de gagner plus. Combien de fois ai je du clore une position en perte alors qu'avec des objectifs moindres, un joli gain était possible ! fixer un objectif raisonnable est également capital.

  5. Et surtout, quand tu l'installes, n'oublie pas de redémarrer ton pc ^^ Moi j'ai perdu au moins 10 h de recherche à savoir pourquoi ça marchait pas, j'ai compris le lendemain quand j'ai lancé l'ordi :D

    Je ferais un post sur le forum là dessus, ça va pas en intéresser beaucoup, mais le peu que ça intéressera, ça les intéressera beaucoup ^^

  6. Si ça t'intéresse, voilà : https://sites.google.com/site/prof7bit/r-for-metatrader-4

    On peut vraiment faire des trucs de fou avec ça :) J'ai découvert ça au début de l'été et j'ai presque fini de mettre en application mes cours de probas dans un EA :D Sinon, c'est vrai que j'ai une tendance à m'emporter quand je parle de trucs de stats ou de math ^^ J'essayerai de faire une petite vidéo, et quand c'est expliqué clairement, ça coule de source :)

  7. Merci à tous pour vos commentaires

    @Roland : ouch, je savais bien qu'il fallait que je sois plus assidu à mes cours de maths ;) ... Tu as piqué sérieusement ma curiosité quand tu as évoqué l'intégration de R avec MT4. Je vais regarder cela de prés.
    Pour l'ATR, il mesure simplement la moyenne de l'excursion maximale du cours. C'est simplissime mais efficace.

    @slimanovski : 30 pips, cela parait beaucoup mais cela peut dépendre des conditions du marché.

  8. merci tous
    une ?? est ce que vraiment faut mettre le stop loss à 30 PIP de support ??

  9. Très clair récapitulatif de toutes les façons de bloquer son stoploss, et c'est bien organisé, car la chronologie de l'article reprend dans la durée toutes les méthodes que j'ai utilisé :D . A la place de l'ATR moi j'utilisais un simple écart-type sur les clôtures, à l'époque, je connaissais pas l'ATR (faut dire que je suis pas trop indicateur ^^ )

    Je sais pas trop comment est fichu l'ATR, mais s'il n'épure pas ce risque, ce qui est pas mal, c'est de savoir si on a une distribution hétéroscedastique des erreurs ou non. C'est à dire que dans la fenetre donnée, les variations se dispersent uniformément ou non. Dans le cas où on a une dispersion croissante, fixer un stop basé sur un écart type classique n'est pas bon car la véritable volatilité est faussée par les mesures de début de périodes et donc la mesure est minimisée et on peut se faire sortir plus aisément. Au contraire, dans un cas de volatilité décroissante, on majore trop fort le stop, donc on a une perte d'efficience. Le mieux, c'est de trader dans un cas d'erreurs homoscedastiques, c'est à dire qui se dispersent uniformément autour d'une droite de régression.

    Pour remédier à ce problème, ce que j'ai pensé, et qui au backtest n'est pas trop mauvais, mais faut bien l'ajuster sinon ça devient prohibitif, c'est de faire une régression sur le temps, et puis après faire un test de Goldfed & Quandt. Je l'avais codé à la main, mais on peut le faire sur R avec le module R for MT4 et en ayant téléchargé le package. Après on peut juger avec un risque défini selon une loi de Fischer-Snedecor s'il y a hétéroscédasticité ou non. A partir de là, soit on ne trade pas, soit on peut faire un algo itératif qui va tester sucessivement cela en augmentant ou réduisant la période et qui prendrait un stop indexé sur l'écart-type estimé d'un modèle de régression linéaire à erreurs homoscedastiques. Par contre après faut limiter le nombre de retard histoire de pas se retrouver avec une fenetre de 3 ou 400 périodes :D Mais bon, c'est assez galère à réaliser quand même ^^

  10. Merci pour cet article très interessant. Je vais me pencher sur la dernière technique et tenter de la mettre en application

  11. Très bon article Vincent, merci :) On comprend bien l'importance de se fixer une stratégie de stop loss froide et rationnelle. Les émotions humaines sont un ennemi redoutable du trader.

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