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Les Etats-Unis visent l'indépendance énergétique

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Traditionnellement, les Etats-Unis sont fortement importateurs de ressources énergétiques. Néanmoins aujourd’hui, le pays se dirige de plus en plus vers une indépendance énergétique complète. En effet, si le règne du pétrole aisément exploitable a déjà touché son paroxysme, les Etats-Unis ont su réagir efficacement en cherchant des ressources bien plus polluantes à exploiter.

Le marché mondial du gaz

Le gaz représente 22% de la consommation d’énergie mondiale contre 30% pour le pétrole et enfin 27% pour le charbon. Le gaz a la chance d’être disponible en quantité bien plus importante que le pétrole aujourd’hui, il a donc la capacité de supplanter l’or noir à moyen terme.

Néanmoins, le gaz naturel est une source d’énergie bien plus complexe à manipuler que le pétrole et ses dérivés. Il a l’avantage d’être à naturellement à l’état de gaz, mais il peut aussi être liquéfié, ce qui lui permet d’être acheminé par pipe-line contrairement au charbon. Nonobstant, les contraintes de maintien à l’état liquide sont importantes, cela force les coûts de transports et notamment maritimes. Le pétrole, de par son incroyable mobilité, peut être acheminé partout à moindre coût, le cours du baril est alors à peu près le même partout dans le monde. Pour le gaz c’est tout à fait différent. Il est très difficile de lui faire traverser les mers, puisqu’il ne peut être transporté que liquéfié par bateau, son coût est donc une fonction fortement croissante de sa distance d’extraction. En effet, aujourd’hui son prix est deux fois plus élevé en Europe qu’aux Etats-Unis.

Les raisons des écarts de prix du gaz

Si le cours du gaz aux Etats-Unis est deux fois moins cher qu’en Europe, c’est le fruit de deux causes. La première, c’est que les pays européens sont importateurs de gaz, et notamment en provenance des pays arabes  et de la Russie. Mais dans ces contrats d’achat, le prix du gaz est directement indexé sur le cours du baril, donc même si les prix à la production de gaz diminue, le prix des contrats s’accroît par la hausse du prix du pétrole actuelle.

La seconde cause de cet écart est liée à la surproduction américaine, elle n’est pas due à une croissance de la prospection de gaz conventionnel, mais à une ruée sur l’exploitation du gaz de schiste. En effet, même si les réserves de gaz conventionnels sont encore solides, le gaz de schiste confère aux USA une capacité d’exploitation non négligeable puisque le pays aurait de quoi couvrir ses besoins énergétiques pendant plus de 100 ans seulement avec cela.

Le nationalisme américain

En France, l’exploitation du gaz de schiste a été interdite alors qu’elle est très appuyée aux Etats-Unis. La raison en est que le gaz de schiste est une ressource extrêmement polluante, son extraction a des conséquences nocives et non maitrisées sur l’environnement. Techniquement, la combustion du gaz, qu’il soit de schiste ou non, génère beaucoup moins de CO2 que la combustion du pétrole ou bien du charbon. On pourrait alors s’en réjouir, mais il n’en est rien.

Le gaz de schiste se situe en profondeur, sous les nappes phréatiques et les nappes de gaz conventionnels. Son extraction est particulièrement complexe et force l’utilisation de méthodes brutales. Pour pouvoir faire remonter ces gaz, il faut forer jusqu’à 4000 km et faire exploser les roches à cette profondeur. Ensuite, une fois la roche facturée, on envoie à très haute pression un mélange à base d’eau et de produits chimiques pour écarter les fissures et libérer le gaz. Le problème est qu’à la suite de ces fissurations, il survient fréquemment des fuites. Et l’action se situe sous les nappes phréatiques, on comprend vite que les réserves d’eau peuvent en être fortement polluées. Mais là n’est pas le drame, lors de ces fissurations, il y a aussi une partie du gaz qui remonte directement à la surface sans être capté. Ce gaz, c’est du méthane (CH4), une fois brulé il génère moins de CO2 que le charbon. Mais, s’il n’est pas brulé, il a une capacité d’effet de serre 80 fois supérieure au CO2.  

En conclusion, le taux d’indépendance des USA croît assurément, mais au prix d’une destruction complète de l’environnement. Là où la France joue le jeu en acceptant une hausse des coûts énergétiques poussant une baisse de consommation, les Etats-Unis balayent complétement tout effort possible visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et là, nous ne parlons que du gaz, car dans le registre pollution massive et indifférence complète à la misère du monde, nous avons aussi les agro-carburants, la destruction des Appalaches pour le charbon, le pétrole extrait des sables bitumineux ou encore le pétrole de schiste… 

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