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Le rapport de la Cour des comptes

Cour-des-comptes

Les médias en parlent depuis longtemps de ce rapport, ce dernier est sorti le 2 Juillet dernier. Annoncé comme déstabilisateur pour la politique du gouvernement, en effet il semblerait que depuis, le pouvoir exécutif tend à serrer les vis plus que prévu. Même si les objectifs de réussite sont difficiles à atteindre, la cours rappelle que cela est possible. Mais seulement avec de la croissance est un important effort, c’est un difficile équilibre à trouver.

Le bilan de 2011

Quoiqu’il arrive, le bilan de 2011 reste positif pour ce qui est de la réduction du déficit. En effet, en 2010 celui-ci était de 7.1% alors qu’il fut de 5.2% en 2011 et que la croissance n’est passée que de 1.6% à 1.7% sur cette période. De surcroit, on remarque évidement que cette amélioration n’est pas conjoncturelle, puisque le déficit conjoncturel était 1.4% en 2011 pour 1.6% en 2011, donc c’est bien le déficit structurel qui a été principalement réduit. Selon la loi de programmation des finances publiques de 2010, la dette prévue pour 2011 était de 86.2% et elle fut de 86%.

Les objectifs pour 2012

L’objectif du gouvernement français est de contenir le déficit en 2012 à hauteur de 4.4%. Le problème dans la prédiction sur l’année courante, c’est l’instabilité conjoncturelle. Et puis surtout, ce sont les prévisions, comme chacun le sait, les gouvernements ont tendance à avoir un avis optimiste pour les prévisions de croissance. Le risque évalué par la cours des comptes est un excédent de déficit de l’ordre de 6 à 10 milliards d’euros si la situation se dégradait. Ces pertes sont principalement liées aux baisses de chiffres d’affaire des entreprises qui toucheraient directement le montant des impôts  sur les sociétés. La situation est déjà compliquée, puisqu’il faut arbitrer entre croissance et rigueur. Cela car, si la croissance diminue, les recettes de l’Etat diminuent, et en conséquence, le déficit s’accroit.

Mais ce qui n’est pas compté dans le déficit courant, c’est les activités européennes. En tenant seulement compte de la croissance du PIB ainsi que du déficit, la dette passerait selon les estimations de croissance actuelles de 86% en 2011 à 88.4% en 2012. Mais comme nous le disions, cela n’inclut effectivement pas les contributions françaises au FESF et au MES, qui représente environ 35.7 Milliards d’euros (et on n’intègre pas non plus le plan d’aide pour l’Espagne à hauteur de 100 Milliards d’euros). La dette devrait donc, dépasser le seuil des 90% en 2012.

Et enfin pour 2013

C’est là, que les choses se corsent. Car l’objectif pour 2013 est de 3% de déficit alors que les prévisions de croissance ne sont pas aussi bonnes qu’on l’aurait espéré. Dans un scénario avec une croissance à 1% en 2013, la Cour des comptes prévoit un effort de réduction du déficit structurel d’environ 33 Milliards d’euros. Ce qui est déjà très important et pourrait nuire fortement au déficit conjoncturel. Mais la situation économique demeure incertaine, et en conséquence il faut s’attendre à tout car une dégradation des conditions financières pourrait projeter le monde en récession. Pour maintenir un objectif de 3%, si la France connaissait une stagnation du PIB, il faudrait un effort de 44 Milliards d’euros de réductions de déficit. La condition de croissance est donc capitale et un affaiblissement de l’économie mondiale forcerait la France à violer ses promesses européennes ou alors à établir des plans forts d’austérité.

Pour atteindre cet objectif sous condition d’une croissance à 1%, la Cour des comptes préconise surtout une baisse structurelle des dépenses plus qu’une augmentation des prélèvements. En effet, les dépenses publiques françaises relatives, sont les deuxièmes plus fortes en Europe après le Danemark. Cela passe bien entendu par une baisse de la masse salariale fonctionnaire qui représente 70% du coût des dépenses publiques. Ainsi la cour des comptes privilégie des hausses d’impôts temporaires pour corriger les aléas possibles mais se base surtout sur la réduction des dépenses en s’appuyant sur diminution du nombre de fonctionnaires ainsi que le gel des augmentations de salaires. 

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  1. Avez-vous vu? Les prévisions ont été revues à la baisses par le FMI et autres bureaux...
    Aïe, aïe, aïe... Mais où cela va-t-il s'arrêter...???? :(

  2. Trader invité toto

    Paradoxalement, l'€ fort joue contre la zone €.

    Un € faible décourage les délocalisations, voir peut encourager les relocalisations. On le voit nettement avec les entreprises qui voient la profitabilité des sites chinois fondre comme neige au soleil.

    De toutes façons les 2 à 5 ans à venir seront noir. Et encore, si les gouvernements européens ne font pas d'âneries.

    Après à l'horizon de quelques années, il faut savoir que le dollars peut très bien rencontrer de gros pépins, tellement que le dollars pourrait fortement perdre de sa superbe. L'€ lui résiste pour le moment incroyablement malgré les déboires de sa zone économique.

  3. Pour l'euro, je pense que ce n'est pas véritablement le budget qui est en cause mais plutôt les divergences nord - sud qui commencent à se créer. Auparavant, Merkel savait que quoiqu'il arrive Sarkozy pouvait se ranger avec elle. Maintenant, ce n'est plus le cas, et ça c'est vu au sommet où Hollande a craqué sous la pression du sud. Je pense que même si ça commence à devenir redondant, c'est le risque prit avec réticence par les Etats du Nord vers les Etats du Sud qui inquiète les prêteurs et investisseurs. En effet, si on a un défaut sur la Grèce, l'Espagne ou/et l'Italie, on pourrait se retrouver, francais, allemand,... à payer cher ce qu'on a mis dans le FESF et le MES.

    L'euro je pense ne peut pas remonter. Pour qu'il remonte, il faudrait qu'on achète de l'euro, et en ce moment, si j'avais de l'argent, je le mettrais partout sauf dans de l'euro. Le gros risque, c'est que l'Allemagne craque, car ça fait 3 ans qu'ils payent massivement le Sud, et pour eux un retour au Mark ne serait pas nécessairement mauvais comme pour ce qui nous est prévu à nous. Je pense que les Allemands ou d'autres au Nord vont lachés, et à partir de là, ça sera vraiment le déluge :)

  4. Les médias étrangers ont pas mal l'oeil sur nous et voit le nouveau budget Hollande d'un mauvais oeil, si vous avez suivi... Je suis inquiet pour mon pays, mais tout ça n'a pas l'air de nous prévoir un retour à la hausse de l'euro pour le moment, me trompes-je?

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