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La hausse du chômage en France

crise

Depuis l’annonce d’une prochaine récession, la première préoccupation des français demeure le niveau de chômage et son devenir. Aujourd’hui, ce dernier a atteint la barre des 10% en 2012 nous rapprochant de la moyenne européenne. Face aux faillites et diverses fermetures d’usines et à la fin d’année difficile, nous pouvons nous demander sur quoi et comment le gouvernement peut aujourd’hui agir.

Le chômage depuis 20 ans

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Avant toute chose, on remarque que même si on nous brasse que le chômage est au plus haut, il n’en est rien. Certes on se situe un peu au-dessus de la moyenne des 20 dernières années, mais la situation même si elle n’est pas enviable n’a pas encore atteint un seuil critique. On remarque ici avec grande évidence que la hausse du chômage trouve son existence dans la crise de 2008. Le chômage dépend en effet fortement de la conjoncture, mais cette dernière impacte surtout la tendance du taux de chômage car outre le chômage conjoncturel, il existe deux autres types de chômage dont un définissant le seuil de chômage optimal. C’est le chômage structurel et le chômage frictionnel.

Le chômage structurel est lié au cout du travail et au niveau de présence des institutions, ce taux de chômage est un taux d’équilibre, c'est-à-dire qu’à l’optimum de la production le chômage est à ce niveaux. En France il est estimé entre 5 et 6%, cela signifie que dans des conditions optimales, on atteindrait ce niveau. Le coût du travail dépend bien sûr du SMIC en France ainsi que des charges sociales. La hausse de ces derniers provoque mécaniquement une hausse du chômage. D’un autre côté, ce qui est appelé « institutions » caractérise par exemple par la protection des emplois et notamment à cause du fort pouvoir de négociation des syndicats ou alors d’un autre côté de par les prestations sociales (RSA) qui lorsqu’elles se rapprochent du SMIC limitent fortement la création d’emplois. Sur ces leviers, pour abaisser le niveau du chômage il faudrait baisser ou supprimer le SMIC ainsi que diminuer le pouvoir des syndicats (exemple Air France où les salariés ont un pouvoir très important).

Pour ce qui est du chômage frictionnel, il représente des contraintes empêchant de rapprocher l’offre d’emploi et la demande.  C'est-à-dire par exemple les lacunes dans la diffusion des informations, il représente les imperfections du marché du travail. Il est alors considéré comme très peu compressible. En faisant le bilan des trois types de chômage, le gouvernement soumis à la rigueur ne pourra pas s’appuyer sur une baisse du chômage conjoncturel, ni sur une baisse du chômage frictionnel. On comprend que le seul levier manipulable est celui du chômage structurel, et à ce niveau les mesures du gouvernement sont à l’opposé (hausse du SMIC, hausse des cotisations sociales).

Les ambitions du gouvernement

Nous avons vu apparaitre le ministère du redressement productif, et en même temps les faillites se multiplient. Il y a deux moyens d’éviter à court terme la destruction d’emplois, soit en soutenant les chercheurs d’emplois et en investissant pour améliorer l’efficience des « Pôles Emplois », soit en aidant les entreprises mises en péril. C’est là qu’Arnaud Montebourg se trouve et essaye de saisir les dossiers comme « Doux » pour trouver des solutions. En sauvant les entreprises en difficulté, cela permet de maintenir l’emploi en leur sein. Cette méthode déjà appliquée de manière très brouillonne dans les années 70 n’avait donné aucun résultat probant. Il ne faut pas sauver les entreprises qui n’ont pas le potentiel d’émerger à nouveau, cela revient à maintenir un mort en coma artificiel. En effet, pour ce genre de problème, il est préférable de laisser le marcher agir, puisque lorsqu’un établissement est surendetté mais que les créanciers estiment que ce dernier dispose encore de capacités, alors ceux-ci sont prêts à renoncer à certaines de leurs créances pour alléger le bilan de l’entreprise et lui permettre de redécoller. Mais ici, par exemple dans le cas du groupe Doux, les créanciers ne cherchent aucun accord, seulement à être payés pour se retirer ensuite.

Il y a aussi les emplois jeunes à hauteur de 100 000 prévus, ce sont des emplois qui sont financés par l’Etat. Dans la lutte contre le chômage, c’est une idée intéressante, car en donnant  des jeunes des emplois, on leur donne leur première expérience et donc on lève l’incertitude que le futur employeur pourrait avoir sur la capacité productive de la personne (car sans aucune expérience préalable, il est difficile de porter un jugement, ce qui limite l’embauche). Disons que cette mesure  reflète plus l’idée d’une première expérience que d’un emploi réel. Empiriquement, après des études statistiques au cas par cas, on se rend compte pourtant que ces expériences professionnelles ne sont pas bénéfiques aux personnes qui en ont été concernés en moyenne.

En conclusion, le chômage devrait suivre la tendance conjoncturelle en perspective qui n’est pas reluisante. De surcroît, les mesures prévues par le gouvernement devraient accroitre le niveau de chômage structurel. Et il est difficile de croire que les rustines que sont le redressement productif et les emplois jeunes pourront freiner la hausse du chômage.

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  1. Alors pour ce qui est des syndicats, selon l'approche de la théorie néoclassique, le pouvoir des syndicats génère des rigidités sur le marché du travail. Voici l'idée : le pouvoir de négociation syndical augmente alors naturellement le pouvoir individuel des salariés augmente, ce qui accroit le salaire de réservation et en conséquence, les employés sont mieux payés au dépend de nouvelles embauche potentielles. Après j'ai pas cherché de chiffres précis, mais les économistes le disent et le redisent à propos d'Air France.

    Pour mes chiffres du chômage, je les ai pris sur Eurostat, généralement je cite mes sources maintenant mais là j'ai oublié ^^

  2. Trader invité toto

    La hausse du SMIC apporte 27€ net en plus par mois pour le salarié il me semble. Pour l'employeur le sur-coût doit être autour de 60€ par employé j'imagine plus ou moins. Cette hausse en elle-même n'aura pas tant d'effet que la succession de celles à venir.

    Je rejoins Batrob sur la mentalité, mais avec un autre exemple, celui des relations syndicats-patronat. Ces deux là passent leur temps à se rentrer dans le lard, avec comme résultat l'improductivité que tout le monde connaît.
    D'ailleurs, une question pour Roland sur les syndicats, tu cites le(s) syndicat(s) d'Airfrance comme fort(s). Pourrais-tu expliquer pourquoi la force de ce syndicat empêche Airfrance de créer des emplois? Il me semble que l'entreprise va subir de forts changements dans les années qui viennent:
    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/auto-transport/dossier/0201724815624/0201838877675-air-france-klm-devoile-un-plan-d-economies-d-urgence-274337.php
    http://www.lefigaro.fr/societes/2012/05/20/20005-20120520ARTFIG00206-air-france-plan-de-departs-volontaires-en-vue.php
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/12/air-france-annonce-un-plan-d-economie-d-un-milliard-sur-3-ans_1629171_3234.html
    http://www.air-journal.fr/2012-04-28-un-plan-social-sans-precedent-redoute-chez-air-france-548546.html
    Pour ma part j'ai plutôt l'impression du contraire. Je dirais même qu'heureusement que les syndicats ont du pouvoir, sinon ce sont bien des emplois qui vont disparaître. On est très loin de la création d'emplois là…

    Pour les chiffres du chômage, pourrais-t-on connaître tes sources? Et la méthode de comptage est-elle la même tout du long de données que tu nous donnes? (selon tes sources j'ai des doutes sur le fait qu'on compte les chômeurs de la même façon, depuis les années 90 le chômage a été pas mal réformé il me semble)

  3. D'accord sur certains aspect de ce chômage , mais en revanche je pense que la mentalité française y est aussi pour quelque chose...
    Penser que les jeunes sont des bons à rien et ne pas le donner leur 1ère chance ou que les anciens ne sont plus bon à rien sous prétexte d'un manque de productivité :
    C'est le chien qui se mord la queue : L'ancien, c'est l’expérience et le jeune, c'est la productivité par le dynamisme!!!!
    Alors si on commence par remettre ces 2 classes de chômeur au travail, on retirera quelques pourcentages, mais il faudra mettre un mouchoir sur des idées biens arrêtées!!!
    @+

  4. Et oui le "coup de pouce" au SMIC. J'aimerais bien savoir combien cette augmentation va couter à l'Etat, et en quelle mesure ça va bénéficier aux bas-salaires...

    Etant entrepreneur moi-même, je crois aux modèles d'innovation et de compétitivité, et c'est là que ça coince! Innovation, oui, les français sont pas plus cons que les autres, en fait en matière de nouvelles technologies on est même très bons! Mais pour ce qui est de la compétitivité, on est mort... trop de charges, trop de contraintes, trop de barrières... Et du coup les gens qualifiés, les innovateurs, ... et ben ils traversent le Rhin, la Manche ou l'Atlantique. Donc ça créé des emplois à l'ETRANGER, grâce à NOS têtes pensantes.

    La Silicon Valley Européenne, elle est à Berlin, pas à Paris! There is a reason why...

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