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La nouvelle direction de la BCE pourrait changer l'avenir de la zone euro

draghi

Nous y sommes enfin, après un long périple de 8 ans au sommet de la gouvernance monétaire européenne, Jean-Claude Trichet se doit aujourd'hui de léguer sa place. Le remplacement, que nous connaissions déjà, n'est autre que l'Italien Mario Draghi, il se pourrait bien qu'il y ait du changement dans les méthodes...

Qui est donc ce Mario Draghi ?

Déjà en poste depuis plus de deux semaines, nous ne connaissons pas pour autant très bien le personnage. Pourtant, ce n'est pas d'éloges que nous pourrions manquer pour qualifier son parcours. En effet, après des études en économie dans son pays d'origine, ce dernier décroche un doctorat au MIT en 1976. Il s'en suit une très belle carrière, d'abord professeur des universités, puis directeur général du ministère du trésor public italien, ensuite vice-président de la branche européenne de Goldman Sachs et pour finir gouverneur de la banque d'Italie.

Si nous remarquons bien une chose, c'est sa passion des États-Unis, d'abord il y fait de prestigieuses études et ensuite il y incorpore la plus grande banque d'affaire qui puisse exister. Ainsi, celui-ci incarne aujourd'hui le modèle économique américain à lui seul. Il est donc l'exact opposé de son prédécesseur. Jean-Claude Trichet, s'est toujours cantonné à son rôle, c'est à dire maintenir une évolution stable des prix. Au fond, le rôle de la BCE lors de sa création était celui-ci. Mais Mario Draghi, ne compte pas seulement contenir l'inflation. Il espère visiblement relancer la croissance en Europe avec une politique monétaire accommodante.

Sa venue relance la guerre idéologique  

D'un côté nous avons Merkel et Trichet, prônant une maitrise de l’évolution des prix ainsi qu’une austérité purement basée sur la réduction des déficits nationaux par la hausse des impôts et la baisse des dépenses publiques. Sur l'autre rive, nous avons Nicolas Sarkozy et Mario Draghi, quant à eux plus enclins à faire jouer un rôle à la banque centrale dans la gestion de la crise de la dette. Plus disposés par ailleurs à appuyer une politique de relance par la voie monétaire. 

Au-delà des divergences, il y a des actes. Mario Draghi entend bien appuyer une politique monétaire à l’américaine. Déjà, pour commencer, une baisse du taux directeur à 1.25% pour 1.5% précédemment. Selon ce dernier, la zone euro devrait accuser d’une baisse de l’inflation (c’est-à-dire une désinflation). Cette situation aurait été largement appréciée par son prédécesseur qui s’était fait largement connaitre pour son engouement à appliquer une politique de désinflation compétitive. Mario Draghi n’appartient visiblement pas à la même école, si à la base, le rôle de la BCE est de limiter l’inflation à 2% maximum, celui-ci risque bien aussi vouloir la limiter à 2% minimum. 

De plus, celui-ci ne se cantonne pas à utiliser le seul levier du taux d’intérêt, il se lance aussi dans le rachat de dette, italienne qui plus est. Bien que refusant la proposition de Nicolas Sarkozy visant à un rachat massif des dettes de pays en difficulté, celui-ci a bien concédé à soulager les taux italiens en rachetant des titres de dette. 

L’inflation en zone euro à cette heure est de 3%, le rôle de la BCE est de la maintenir au plus à 2%. Les mesures pratiquées par la banque centrale, que ce soit la baisse du taux d’intérêt directeur ou le rachat de dette, devrait mécaniquement faire augmenter cette inflation. Il semble clairement évident, que cette baisse anticipée par les économistes de la BCE ne sert qu’à légitimer la politique de relance du président de la banque centrale. Quoique celui défende verbalement son objectif de stabilité des prix, dans les faits, il applique une politique basée sur une hausse de l’inflation. 

En conclusion, à mon sens, ce nouveau directeur ne joue pas véritablement carte sur table. Dans les mots il demande une politique de rigueur sans intervention de la BCE et dans les faits il use de la planche à billets. De plus, Mario Draghi, ancien responsable de Goldman Sachs pour l’Europe a joué un rôle clef dans la crise Grecque. En effet, celui-ci était clairement en charge de vendre aux grecs des produits financiers permettant de masquer leur effroyable dette. Ainsi, hier destructeur, aujourd’hui sauveur, difficile de savoir vers où mène sa route…

 

 

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  1. Ouaip Furax a raison, voici un petit lien pour ce faire une idée de la dette c'est super drôle (enfin si on peu dire....)

    http://www.slate.fr/story/45173/visualisation-dette-francaise-billets-cent-euros

  2. On nous dit que la dette américaine est bien plus importante que la dette française... oui... bien sûr sauf qu'il faut comparer ce qui est comparable et que donc comparativement , rapportée à la France, nous sommes de mon point de vue dans la pire situation économique planétaire actuelle !...
    Illustration

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