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L'union des banques centrales pour éviter le pire

trichet

La crainte d'une crise de liquidité fait trembler le monde, cela ne serait pas qu'un événement local, mais bien planétaire. La résultante ne serait autre qu'une paralysie globale  de l'économie mondiale. Face à cela, de nombreuses banques centrales ont mené une action conjointe d'injection de liquidités pour assurer  la stabilité des flux de créances interbancaires.

Une crise de liquidité : une crise de confiance surtout

Le risque de liquidité, c'est le risque que les banques et autres établissements financiers ne se prêtent plus mutuellement. Ce tarissement des flux provient d'une perte de confiance sur le marché interbancaire. Pour rester le plus clair possible, nous allons expliquer un petit exemple. Dans le cas de la banque d'affaire Lehman Brother, la chute de l'établissement a évidemment provoqué de nombreuses pertes chez ses créanciers. Le véritable problème demeure un souci de panique et d'angoisse, cette banque était une des plus grandes aux États-Unis. De ce fait, on pouvait assurément penser que d'autres établissements étaient dans des situations similaires ou pires. En conséquence, plus personne ne voulait prendre de risque à prêter aux autres dans le doute de savoir si ces derniers n'allaient pas s’effondrer à leur tour.

On retrouve ces derniers mois de nombreux symptômes avant coureur de cette fameuse perte de confiance. Le meilleur indicateur demeure la somme des dépôts des banques privées vers la banque centrale. Le 18 Août, plus de 90 milliards d'euros ont été déposés à la BCE par les banques européennes. Évidemment, on reste encore assez loin des seuils de dépôts que l'on pouvait observer en Novembre 2008 qui dépassaient fréquemment les 200 Milliards. Cependant, cela demeure un signe de méfiance de la communauté bancaire. 

Les liquidités manquent surtout en Europe. En effet, on peut mesurer grossièrement la quantité relative de liquidités d'une banque par le ratio de prêts sur dépôts. Cela correspond simplement à la quantité de prêts sur la quantité de dépôts. La liquidités est d'autant plus faible que le ratio est élevé, ainsi en Europe ce ratio est de 130 alors qu'il n'est que de 90 aux USA ou 80 en Asie. 

La réponse des banques centrales

Avant même le rôle de régulateur de l'inflation, le rôle des banques centrales demeure de garantir la liquidité sur le marché interbancaire. Ainsi, aux vues de la situation actuelle, les plus grandes banques centrales ont eu le courage de se mettre ensemble d'accords. On compte : la BCE, la Fed, la banque centrale du Japon, la banque d’Angleterre et la banque nationale suisse.

La coalition va fournir massivement des liquidités aux banques privées dans la crainte de voir apparaître une crise systémique. La perte de confiance se remarque principalement par une forte baisse des emprunts vers les banques américaines. De coutume, les banques européennes empruntent en dollars aux banques américaines de manière à pouvoir opérer sur les marchés libellés en dollars (pétrole par exemple). Mais aujourd'hui on note que les banques européennes empruntent en dollars à la BCE, la différence, c'est que ce sont des prêts très coûteux à courts termes (par opposition au marché interbancaire). Ainsi, mi Août déjà, une banque a frappé à la porte de la banque centrale pour un prêt de 500 Millions de dollars.  L'intervention des banques centrales est peut être un peu tardive. De nombreux économistes estiment que nous sommes déjà dans une crise systémique.

L'occident au chevet des émergents

Les puissances émergentes se disent récemment enclines à aider l'Europe à sortir de son cercle vicieux. Les BRICS, veulent aider les occidentaux, en voilà une étonnante idée, menant une guerre monétaire depuis plusieurs années, la Chine viendrait aujourd'hui à notre secours ? Ne fantasmons pas, si ces pays désirent mettre la main à la pâte c'est pour mieux engraisser le cochon au régime. Il faut savoir que le pouvoir de marché européen est extrêmement grand, si l'Europe part en récession, les émergents le payeront aussi. Les BRICS veulent augmenter leurs stocks d'obligations européennes. Ces pays étant quasiment dépourvus de marchés intérieurs, il leur est vital que l'étranger se porte bien, or ce n'est pas le cas en ce moment. L'autre effet, c'est qu'en se portant d'avantage créanciers des états européens, ces derniers pourront plus amplement exercer leur pouvoir sur les politiques souveraines de ces pays à l'avenir.

En conclusion, il semblerait que le marché des capitaux européens soit en train de se bloquer. Face à cela, les gouvernements n'affichent aucune cohérence. Les banques centrales souhaitent tardivement éviter au monde de s'effondrer. Les émergents veulent garantir leur PIB en remontant l'Europe. Mais avant cela, on dirait bien que l'Europe a déjà mis un pied dans l'engrenage, il serait difficile de le sortir sans s'arracher la jambe. Malgré ces efforts, il me semble que l'euro a encore de tristes jours devant lui.

 

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  1. Mmm voyon voir comment le marcher partira lundi.

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