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La France peut elle sortir du nucléaire ?

centrale

La France est de loin, le pays le plus investi par l'énergie atomique. Depuis le cataclysme de Fukushima, il devient populaire de s'éloigner de cette technologie comme le montre l'Allemagne qui a dors et déjà décidé un plan de sortie horizon 2020. En France, l'idée tend à se répandre et l'association d'ingénieur négaWatt affirme qu'une sortie générale est envisageable pour 2033. 

Les solutions de remplacement

Si on arrête le nucléaire, ce n'est pas pour soigner la plaie avec de la houille. Il faut nécessairement  des solutions orientées vers les énergies renouvelables, effectivement beaucoup d'idées fusent ces dernières années sur ce thème. Cependant, encore peu de solutions sont en passe de supplanter le nucléaire à court terme en France. Pour l'instant, les seules énergies renouvelables dont la France peut disposer pleinement sont : l'éolien et le solaire. Il est difficile d'envisager fournir de l'électricité aux ménages et aux entreprises de la France entière de part ces deux éléments seulement. Autant en quantité qu'en régularité, ces technologies ne pourraient pas subvenir à l'ensemble du pays.

Il existe énormément de concepts qui permettraient un captation pérenne d'énergie, cependant ces derniers sont bien souvent au stade de prototype pour ne pas dire de concept pour la plupart des cas. D'abord on pense à l'exploitation de la biomasse, notamment dans les digesteurs, c'est une technologie fortement utilisée en Allemagne qui permet de traiter le lisier de porc, et d'en tirer du méthane qui peut être brûlé dans une centrale thermique. Cependant encore une fois, il serait certainement difficile de faire vivre sa nation sur de l'élevage de porcs.

L'idée phare en ces temps, mais encore à un stade très expérimental, c'est d'utiliser les courants marins et surtout les différentiels de température. Concernant les courants, l'idée peut rapidement être mise en pratique, ce n'est qu'un système de turbine, l'avantage par rapport à l'éolien, c'est que le mouvement de l'eau est constant ce qui permettrait une garantie de régularité. L'autre technique, consiste à jouer sur la différence de température en eaux profondes et en eaux de surface. L'idée ne date pas d'hier, elle vient de Jules Verne (quel visionnaire tout de même !), cependant à l'époque les moyens ne permettaient aucunement tout type de prototype. Le problème qui demeure, c'est que aujourd'hui encore il est difficile d'envisager la création d'une expérience grandeur nature. Pour jouer sur ce phénomène, il faut d'énormes économies d’échelle, donc des tuyaux de grandes largeurs descendant dans les abysses, le coût en serait potentiellement prohibitif. La France a pourtant un avantage sur ses rivaux européens, ce procédé ne peut être utilisé que dans des mers tropicales, or avec l'ensemble de ses dom-tom (seconde ZEE mondiale), cette dernière aurait grand intérêt à développer cette technologie.

En conclusion, pour l'instant, il y a assez peu de techniques permettant de supplanter à court terme les énergies fossiles en France.

Démanteler les centrales : le premier souci

On ne rase pas une centrale comme on le fait pour gratte-ciel, c'est un procédé très long et très coûteux. EDF a estimé que le coût de démantèlement du parc français s’élèverait de 20 à 39 Milliards d'euros.  On comprend mieux pourquoi l'Etat veut continuer à faire tourner la très vieille centrale de Fessenheim. L'estimation semble encore une fois, assez optimiste. En effet, alors que le Royaume-Uni (38 réacteurs) dispose d'un parc nucléaire bien inférieur à la France (58 réacteurs) ce dernier estime son démantèlement à hauteur de 100 Milliards d'euros. Proportionnellement, il faudrait donc plus de 150 Milliards d'euros pour le parc français.

Le pire, c'est bien la durée des travaux, ce n'est pas en arrêtant le cœur et en cassant tout qu'on démantèle une centrale. C'est un processus qui prend environ 30 ans selon les estimations actuelles.  De nombreuses étapes et procédures sont à respecter pour donner fin à la vie d'un réacteur, de ce fait et dans un contexte de rigueur, les autorités forcent les choses pour éviter d’alourdir le déficit avec dans de tels travaux en pleine campagne électorale.

Il me semble, que le nucléaire ait encore une bonne marge devant lui. Pour l'instant, il n'y a encore aucune technologie durable de substitution à l'énergie atomique en France. De plus, le coût monétaire et temporel est extrêmement important, ce qui force les autorités à maintenir le plus possible les réacteurs en place. De surcroît, l'espoir apporté par les réacteurs de quatrième génération est tel que la ressource naturelle en uranium serait presque considérée comme illimité face à la consommation de ces derniers. 

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  1. Je crois aussi que sortir du nucléaire n'est pas souhaitable et serait même un peu suicidaire, sur le plan de l'indépendance énergétique et du surcout. Les seuls alternatives sérieuses aujourd'hui sont le gaz ou le charbon, charbon dont la production et l'utilisation n'ont jamais cessé d'augmenter au niveau mondial et qui représentera certainement la principale source d'énergie de l'après-pétrole pas cher.
    Mais le problème des centrales à charbons c'est qu'elles sont extrêmement polluantes et que pour l'instant les procédés connus pour créer des centrales à charbons "propres" multiplient les couts de production et les problèmes techniques (l'enfouissement du CO2 par ex.), et de tout façon du charbon on en a pas...
    Il y à aussi un autre problème lié à l'utilisation de l'éolien terrestre (et au photovoltaïque mais pour l'instant vu le rapport cout / rendement de cet énergie je n'en parle même pas) c'est que même en imaginant couvrir l'ensemble du territoire national d'éoliennes pour produire 30% de notre consommation électrique, son manque de régularité cité dans l'article nous imposerait d'utiliser une autre source de production électrique pour fournir un approvisionnement aux moments au l'on en a besoin. Donc dans un pays équipé en nucléaire comme la France, technologie qui n'accepte pas les variations rapides et régulière de débit, il faudrait doublonner les 30% d'éolien par 30% de charbon ou de gaz pour éviter les coupures nationales de courants. L’addition serait (sera ?) salée !
    Cela dit la fission thermonucléaire reste une technique difficile à maitriser et qui n'est pas sans danger, mais on ne fait pas moins cher et par rapport aux hydrocarbures l'impact sur l'effet de serre est nul.


  2. si on devait sortir du nucléaire il faudrait +sieurs dizaines d'années et nous ne seront pas là pour le voir.
    comme le dit scholaris l'éolien n'est pas suffisant.il faudrait utiliser le solaire.
    le solaire est une bonne solution,encore faudrait-il que les tarifs d'une installation baissent pour les particuliers et que les particuliers aient la possibilité d'être autonome énergiquement.
    l'énergie est un gros business que edf ne lachera pas de si tôt,l'état y trouve son compte avec la tva.

  3. L'énergie nucléaire est une garantie d'indépendance énergétique vis-à-vis des puissances du golfe tout d'abord et de la Russie dans un second temps. C'est l'opportunité pour la France de maintenir un réel poids sur la scène internationale en général et dans l'Union Européenne en particulier.
    Sortir du nucléaire est un "thème" politicien à la mode en vue des prochaines échéances électorales mais ne peut concrètement être mis en oeuvre, sans porter atteinte à l'intégrité même de la France et à son rôle (même de plus en plus limité) de zone tampon entre l'uniformisme américain et le pluralisme des sociétés orientales.

  4. L’avis des divers spécialistes est formel : il faudrait environ 2000 éoliennes pour remplacer un réacteur nucléaire. Soit, pour les 58 réacteurs français, 116.000 éoliennes. Chacune des 36.000 communes devrait donc se doter d’un peu plus de 3 éoliennes. Pour pallier leur inconstance, disons 10 éoliennes par commune. Les barrages hydroélectriques et autres énergies renouvelables (voir fioul si absolument nécessaire) permettraient de réguler le débit de l’ensemble. Difficile à envisager en 1970. Mais aujourd’hui ?
    L'article semble sous-entendre que l'État est le seul investisseur et donc le seul responsable financièrement du démantèlement. Qu'en est-il exactement ?

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